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chab 16 mai 2012 09:54

@jpm

Très justement. Le CNR a su voir en quoi des institutions existantes étaient subversives du capital. Alors faisons de même à partir de nos propres expériences réalisées depuis.

Affirmons que nous sommes tous à même de participer à la production de valeur économique et capable de prendre part aux décisions qui définissent ce qui est ou n’est pas de la valeur économique.

Si nous gardons l’idée d’un revenu (peu importe comment on le qualifie), nous restons coincés dans le carcan de l’emploi : seules les activités réalisées dans ce cadre sont productrices de valeur économique. Or, l’activité est la même que je cuisine dans un cadre familiale ou dans un cadre marchand et la valeur d’usage est strictement la même. Pourquoi conserver cette idée réductrice de ce qui est de la valeur économique ou non.

Les propositions de revenu d’existence, de base (ou autre) font complètement l’impasse sur un autre aspect de l’économie. Il s’agit de l’investissement qui est pourtant au coeur des problématiques (je n’ose pas dire débats) depuis ces cinq dernières années (« la crise », les taux d’intérêts, etc.). A nouveau, la cotisation nous donne l’expérience d’une institution nous permettant de dépasser les impasses liées au fonctionnement actuel et enfin nous permettre de délibérer collectivement à l’échelle adéquate de ce que nous voulons réaliser (et ainsi définir ce qui a de la valeur), tout en nous débarrassant de la propriété lucrative et donc de l’extorsion de valeur économique.

Je ne peux m’empêcher de vous faire remarquer, au risque de vous froisser, que la proposition d’un revenu universel telle que vous la décrivez ici, n’est autre chose qu’un RMI dont on aurait ajusté le montant (MEDEF compatible qui plus est !). Elle est bien en deçà de ce dont nous faisons l’expérience depuis la mise en place de la cotisation sociale et n’est en aucun cas un droit nouveau.

A contrario, affirmer que nous sommes, en tant que citoyens, les producteurs exclusifs de la valeur économique, affirmation rendue possible par l’expérience des institutions salariales, en attribuant à chacun une qualification personnelle et donc un salaire à vie irrévocable ne pouvant que progresser, nous ouvre les voies d’une maîtrise démocratique de l’économie. C’est une modalité à portée de main (car en partie déjà réalisée) de l’application concrète d’un droit constitutionnel que serait la reconnaissance du statut de producteur du citoyen. Nous ne pouvons nous contenter de moins aujourd’hui.

Je ne voix pas en quoi les propos de Bernard Friot sont passéistes. Ils sont au coeur de notre réalité, à tel point que l’ensemble des réformes de ces vingt-trente dernières années s’acharnent, sans réelle succès, à attaquer les tremplins que sont la cotisation et les qualifications (du grade, dans le public, et professionnelles, dans le privé).

Notre discussion me laisse à penser que nous voulons progresser sensiblement dans le même sens. Mais j’ai aussi l’intuition que, si elle continuait, elle pourrait se transformer en guerre de chapelle. Si vous venez sur le plateau des Glières ou à toute autre occasion, profitez-en pour débattre avec les intervenants.

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