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chapoutier 24 mai 2012 17:39

Nommé ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius a, le 21 mai, appelé la Grèce à « respecter le mémorandum »,car« on ne peut pas à la fois vouloir rester dans l’euro et ne faire aucun effort ». Trois jours plus tôt, Sofia Sakorafa avait, de fait, répondu par avance. Qui est-elle ? Députée du Parti socialiste grec (Pasok), Sofia Sakorafa en fut expulsée pour avoir voté contre le premier plan d’ajustement. Mais, le 6 mai, elle fut triomphalement réélue (cette fois sous la bannière de Syriza), obtenant plus de suffrages qu’aucun autre élu (tous partis confondus).
Le 18 mai, donc, Sofia Sakorafa déclarait dans une interview à Mediapart  : « Nous voulons rester dans la zone euro. » Cependant : « Demeurer dans la zone euro ne peut signifier sacrifier un peuple, le laisser mourir de faim. La question qui se pose maintenant n’est pas celle de l’euro. Nous luttons pour notre survie. Et si rester dans la zone euro signifie la destruction de la Grèce, nous devrons en sortir (…). Je ne comprends pas comment on peut rester dans la zone euro si le prix à payer est un salaire de 200 euros par mois. » Quant à l’hypothèse de «  renégocier » le fameux mémorandum ? « L’accord ne peut pas être amélioré. Qu’entend-on améliorer quand la destruction est maintenant quasi totale ? Il n’y a pas d’argent pour payer les pensions, le droit du travail obtenu au cours des siècles par les peuples d’Europe a été détricoté. »
Il n’est pas nécessaire de partager toutes les positions de Sofia Sakorafa pour reconnaître qu’elle soulève une question majeure pour les peuples d’Europe, et même pour toute la civilisation humaine : si un mémorandum (ou un plan d’austérité) conduit à la destruction de tout, s’il faut sacrifier le peuple pour sauver l’euro, qui prendra la responsabilité de dire que c’est cela qu’il faut faire ? Les dirigeants du Pasok ont pris cette responsabilité : ils en ont payé le prix. Qui prendra cette responsabilité aujourd’hui en Europe ? Ces questions, on le comprend, ne concernent pas seulement la Grèce. Elles nous ramènent, en France, au rapport entre le mouvement des électeurs qui, le 22 avril et le 6 mai, ont exprimé leur rejet des politiques d’austérité dictées par l’Union européenne, et la politique qui sera effectivement mise en œuvre par le nouveau gouvernement.


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