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sisyphe sisyphe 26 mai 2012 13:28

désolé pour la forme ; je réessaie : 


 Un mal qui répand la terreur,
 Mal que le Ciel en sa fureur 
Inventa pour punir les crimes de la terre
La crise (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
,Capable d’enrichir en un jour la finance
 Faisait aux animaux la guerre
.Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
 On n’en voyait point d’occupés
A chercher le soutien d’une mourante vie ;
 Nul mets ne pouvait combler leur envie ;
 Ni Loups ni Renards n’épiaient
 La douce et l’innocente proie.
 Les Tourterelles se fuyaient ;
 Plus d’amour, partant plus de joie
.Le Lion tint conseil, et dit :
 Mes chers amis,
 Je crois que le Ciel a permis
 Pour nos péchés cette infortune ;
 Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux 
 ;Peut-être il obtiendra la guérison commune
.L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents 
 On fait de pareils dévouements : 
)Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
 L’état de nos finances.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
  J’ai ruiné force moutons ;
 Que m’avaient-ils fait ? 
Nulle offense 
 :Même il m’est arrivé quelquefois de ruiner
 Le Berger.
Je me dévouerai donc, s’il le faut ; mais je pense 
Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi
 Car on doit souhaiter selon toute justice 
Que le plus coupable périsse.
Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Et bien, ruiner moutons, canaille, sotte espèce.
Est-ce un péché ? Non non.
 Vous leur fîtes, Seigneur, 
 En les ruinant beaucoup d’honneur ;
 Et quant au Berger, l’on peut dire
 Qu’il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux 
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d’applaudir. 
On n’osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l’Ours, ni des autres puissances
 Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens spéculateurs, jusqu’aux simples Mâtins (9),
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L’Âne vint à son tour, et dit : 
J’ai souvenance 
Qu’en un pré de Moines passant,
La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense 
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le Baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu’il fallait dévouer ce maudit Animal,
Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Se nourrir à sa faim ! quel crime abominable !
 Rien que la mort n’était capable
D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir. 

 smiley 

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