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En réponse à :


Stephane Klein (---.---.113.119) 27 juillet 2006 19:24

Un autre aspect a apprehender concernant le nucleaire :

RFI - Lundi 24 juillet 2006 - Dominique Baillard

L’uranium pour s’enrichir

Depuis le début du millénaire, le prix de l’uranium a été multiplié par six, passant de 7 dollars la livre en 2001 à plus de 45 aujourd’hui. Et ce n’est qu’un début, estiment les gérants de fonds toujours à la quête d’une opportunité de placement. Ils s’intéressent de plus en plus à ce marché encore bien étroit, limité aux échanges physiques entre, d’un côté, une poignée de producteurs et, de l’autre, quelque 450 centrales qui s’approvisionnent avec des contrats passés sur le long terme.

Contrairement aux autres métaux, il n’existe pas de marché à terme pour l’uranium. Difficile donc de spéculer sur le marché papier comme on le fait pour l’or, le pétrole ou le cacao. En revanche il existe aujourd’hui de nouveaux produits financiers permettant de miser sur la hausse. Dernier en date, le fond Nufcor répertorié à Londres. Avec les capitaux qu’il réunit, il achète et stocke une quantité massive de minerai. 2 millions de livres de concentré, cela représente à peu près 2% du total de la production annuelle. La société n’est pas la première sur ce créneau, une compagnie inscrite depuis mai 2005 à Toronto l’a précédée.

Les stocks fondent comme neige au soleil. Le pari des investisseurs : toucher les dividendes dans une dizaine d’année quand l’uranium atteindra un sommet. Ce type de produit existe déjà pour l’or et l’argent : ce sont les trackers qui donnent aux particuliers de nouveaux instruments pour spéculer sur ces marchés. Pour le métal jaune qui a drainé énormément d’argent, c’est même devenu un levier conséquent, qui amplifie les mouvements de hausse ou de baisse. Actuellement le marché de l’uranium est extrêmement tendu puisque le minerai extrait ne couvre que 60% de la demande, le reste étant fourni par les stocks accumulés en train de fondre comme neige au soleil.

Même si le parc des réacteurs nucléaires était aujourd’hui gelé, une production supplémentaire est nécessaire pour satisfaire la consommation des centrales existantes. Partout dans le monde, de l’Australie au Canada en passant par le Niger, où des Chinois viennent d’obtenir des permis de prospection, on recherche activement de nouveaux gisements ou bien on agrandit les mines en service. Mais cette fièvre du métal gris ne va pas satisfaire la demande en un jour.

Une mine est opérationnelle parfois plus de 20 ans après la découverte du gisement et ces vingt dernières années aucune découverte majeure n’a été enregistrée. Pendant ce temps on prévoit le doublement du nombre de centrales dans les deux prochaines décennies. Une situation qui devrait en toute logique déboucher sur de substantielles plus-values pour les détenteurs de ces stocks Nufcor. A moins qu’une catastrophe industrielle type Tchernobyl ou bien un effondrement du marché pétrolier ne remette en cause cette renaissance de l’énergie nucléaire.


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