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Brath-z Brath-z 2 juillet 2012 13:06

Déjà, vous commencez en partant sur un drôle de parallèle. Où voyez-vous dans l’article le moindre jugement sur la valeur morale ou non des couples de même sexe ? Il n’y en a pas. Et un couple ou un parent célibataire qui battent leurs enfants sont détestables, dans quelque cas qu’on se trouve.
Vous êtes dans l’appréciation morale, c’est tout simplement hors-sujet.

Ensuite, vous parlez de « contre-nature ». Ça, c’est VOTRE argument. JAMAIS je ne parlerai de « contre-nature » s’agissant de quelque chose qui existe. Le seul critère sur lequel on peut déterminer ce qui est naturel ou non, c’est si ça existe ou non. Si ça existe, c’est naturel. Si ça n’existe pas, ça ne l’est pas, point.
L’homosexualité existe, elle est naturelle. Les couples homosexuels existent, ils sont naturels. Le jean existe, il est naturel. L’iPhone existe, il est naturel.
Mais encore une fois, c’est totalement hors-sujet. Considérer que ce qui est « naturel » est bon et ce qui ne l’est pas est mauvais, c’est une vue de l’esprit, ça.

Tout est question de choix. Et pour rebondir sur votre exemple de la polygamie : la polygamie est naturelle, et son refus est un choix. Le fait qu’une pratique soit naturelle ne peut pas servir d’argument à l’appui de sa légalisation ni à sa tolérance.

Enfin, la formalisation juridique du mariage est extrêmement récente. Les premiers exemples remontent au 12ème siècle seulement. Et la codification actuelle du mariage trouve sa source dans les textes de 1790 seulement. A l’échelle de l’histoire des rituels maritaux, ce n’est rien. Et comme toujours lorsqu’il s’agit de juridictionnalisation, il faut impérativement distinguer la lettre et l’esprit.
Un exemple : quand le maréchal Pétain en 1943 a légalisé le droit de vote pour les femmes (pour « après la guerre, puisque bien évidemment il n’y avait plus d’élections sous le régime de l’État Français), c’était au nom d’une conception essentialiste des femmes : »la femme, fille, mère et sœur, existe pour soutenir la vigueur nationale, elle est un pilier de la société en s’occupant du foyer qui est sa destination naturelle, il est donc légitime qu’elle participe à l’administration publique de la société« . Cette conception »organique« de la femme n’était pas, loin s’en faut, celle des suffragettes, féministes et autres progressistes partisans du droit de vote des femmes au nom de l’égalité individuelle et pas d’une répartition »naturelle« des tâches de la société entre les sexes. Et donc, fort logiquement, ces mouvements qui militaient pour le droit de vote des femmes ont refusé cette légalisation du droit de vote des femmes, car son esprit en était inacceptable. Du reste, la même chose a manqué se produire après que de Gaulle en 1945 avait annoncé voir le droit de vote des femmes comme une »récompense" pour l’action des femmes dans la résistance. Pour débloquer la situation, le gouvernement s’est donc bien gardé de faire la moindre référence à cette conception des choses lorsque le droit de vote des femmes a été effectivement accordé par la loi.

La codification juridique du mariage ne permet donc aucunement de justifier quoique ce soit. S’il est vrai que techniquement il suffit de modifier une phrase dans la loi pour permettre aux couples de même sexe de se marier, une telle réforme ne serait pas anodine. Il suffirait de modifier une phrase dans la Constitution pour revenir au suffrage censitaire, on ne me fera jamais croire que ce serait pour autant une réforme anodine.


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