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morice morice 6 juillet 2012 17:47
« Il y a des absurdités évitables » dites vous ?

Vous avez oublié depuis votre saillie sur Lars Von Trier à Cannes ? Pas moi.

Le 20 mai, Philippe Bilger , en effet, commettait un texte sur son blog affirmant ouvertement que l’on était allé trop loin en excluant Von Trier du festival. Après le soutien appuyé aux propos d’Eric Zemmour, qui lui avait valu d’être convoqué par le procureur général de Paris, François Falletti, voilà qu’un représentant de la justice en France soumettait à ses lecteurs l’idée comme quoi tout cela n’était pas si grave que ça et qu’on n’en avait trop fait encore une fois, sous entendu on a le droit de dire ce qu’on veut en France, protégeons la liberté d’expression avant tout. Soumettons alors au représentant du parquet cette suggestion : et si Von Trier avait déclaré, comme le fait Blanrue et consorts que les camps d’extermination n’auraient été qu’une invention, quelle aurait été sa réaction ? Aurait-elle été la même ? Qu’aurait-il dit si c’était Reynouard qui avait été cité, le négationniste virulent partisan d’une libération de l’expression partisane qui l’arrangerait tant ? En aurait-il été autant dans l’absolution, ou aurait-il cette fois fait preuve de la plus élémentaire retenue ? Nous sommes en effet las des euphémismes qu’ils utilisent tous, remarque justement Souâd Belhaddad dans le Post : « Des « mauvaises choses », cela s’appelle un génocide », rappelle-t-il en écho aux propos affligeants du réalisateur obscène. Au moment où disparaissent les derniers témoins de ce génocide, ce n’est certainement pas le moment de traiter le sujet avec autant de légèreté. « Ce n’est que de l’oralité. Ce ne sont que des mots. Jetés comme ça dans l’entonnoir festif et médiatique »ose affirmer Mr Bilger : c’est ça, ce n’est pas si grave que cela, en définitive. Juste 6 millions de morts. « Beaucoup de bruit pour presque rien », écrit Mr Bilger. Encore un peu, et il nous aurait parlé de « détail »... aux sinistres relents.
Mais un prétoire n’est pas un lieu pour les suppositions : non, car il y un quatrième acte à cette stupide saga, celui de la Licra, qui elle, n’a pas laissé l’occasion de faire remarquer à l’avocat général près de la Cour de Paris qu’il avait lui aussi franchi la ligne jaune en tentant de banaliser le propos du réalisateur danois. Mr Bilger s’était de lui-même autant enferré que Von Trier (qui ne s’est jamais appelé ainsi mais Lars Trier, tout simplement !), en oubliant que le lendemain même où il acceptait un propos banalisant le nazisme, son agenda lui disaitqu’il avait rendez-vous ce dimanche pour une participation au 4eme Salon du livre anti-raciste organisé par la Licra. Depuis, les deux camps se rejettent la faute : empêché de venir, ou ayant décidé de ne pas venir ? Mr Bilger, en tout cas, était devenu sans s’en rendre compte en trois jours le dindon d’une mauvaise farce dans laquelle il avait joué un fort mauvais rôle : celui de vouloir à tout prix défendre l’indéfendable. Au profit d’une vision purement politique des choses.

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