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Kookaburra Kookaburra 19 juillet 2012 16:03

Bien que le sens étymologique de « l’euthanasie » est « la bonne mort », depuis les abominations nazies le mot est encombré d’une connotation sinistre. « Aide à mourir » est plus neutre.

La vie s’allonge et les techniques de survie se perfectionnent. Il y a pratiquement plus de famille qui ne soit pas tôt ou tard confrontée à la question de l’aide à mourir. Le personnel soignant s’y trouve confronté aussi, car c’est maintenant à l’hôpital surtout que l’on meurt. C’est donc devenu un problème de société. La maîtrise de sa propre vie est une valeur fondamentale et la question se pose si cela englobe la possibilité de décider sa propre mort.

Dans les pays de tradition libérale, où prime la notion de l’autonomie de la personne, ce qui importe c’est le degré de consentement des patients. Lorsque des patients en phase terminale de maladie subissent des souffrances constantes sans espoir de voir leur situation s’améliorer et qu’ils font la demande de manière répétée, volontaire et mûrement réfléchie, certains médecins et d’autres membres du corps soignant sont prêts à mettre à terme à leur vie (euthanasie active) ou à les aider à mettre fin à leurs jours (suicide assisté). Les médecins peuvent aussi être amenés à décider d’interrompre un traitement de survie en sachant qu’ils provoquent ainsi la mort du patient (euthanasie passive). Ces pratiques médicales largement connues ont le plus souvent un caractère très discret, voire secret, et bien qu’illégales dans la plupart des pays, elles sont rarement sanctionnées. Cette réalité comporte le plus haut risque des abus, et il faut combler l’écart entre la loi et la pratique.

Le corps soignant des centres de soins palliatifs s’oppose catégoriquement à toute forme d’aide à mourir ou suicide assisté. On maintient qu’avec des soins palliatifs adéquats les malades ne demandent jamais l’aide à mourir. Même si cet affirmation est souvent vrai, elle n’explique pas complètement l’opposition des centre palliatifs, puisque l’aide à mourir et soins palliatifs ne sont pas contradictoires mais complémentaires. Il en va de soit que les médecins essaient par tous les moyens, y compris des soins palliatifs, d’encourager le malade à tenir bon et renoncer à une aide à mourir. Si certains considèrent la mort volontaire comme la pire des solutions, parfois c’est la seule.

Le sujet provoque toujours des rejets brutaux et émotifs, parce que l’on craint qu’une brèche serait ouverte pour pouvoir se débarrasser des vieux et des handicapés. Mais le danger n’est réel tant que la pratique reste dans l’ombre, et c’est justement pour cette raison qu’une loi est nécessaire. La loi insiste sur la volonté du malade, exprimée d’une façon claire et répétée, et aussi sur le fait que le malade doit être « en phase terminale. » Encadrée par une loi tellement restrictive le danger d’abus semble pratiquement exclu. Mais elle exclut aussi beaucoup de malades qui, bien que dans un état pitoyable, ne sont pas moribondes. Lucides et souffrants , leurs demandes d’aide à mourir ne peuvent aboutir tant qu’ils ne sont pas « en phase terminale. »


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