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louphi 29 juillet 2012 22:20

MUSAVULI


Sur le continent africain, les populations locales se trouvent plongées dans une situation dramatique entretenue par des guerres fratricides endémiques. Ces guerres fratricides inter-africaines sont le reflet des rivalités entre les puissances impérialistes d’Europe et d’Amérique. Le continent africain avait déjà été partagé entre les pays européens à la conférence coloniale de Berlin en 1884-1885. L’ancienne OUA (Organisation de l’Unité Africaine), puis l’UA (Union Africaine) qui a succédé, veillent à la pérennité de ce partage initial. Les rivalités inter-impérialistes sur le continent visent le repartage du continent. Chaque puissance coloniale longtemps établie fait face, dans sa zone d’influence, à la concurrence des autres anciennes et nouvelles puissances coloniales. Cela ne déresponsabilise en rien les africains qui, consciemment, se prêtent à cette beuverie de leurs prédateurs. 

Dans la région des grands lacs africains en particulier, la concurrence inter-impérialistes bat son plein principalement entre la France, l’Angleterre, les pays scandinaves, la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, les Etats-Unis, la Chine dernier venu. Chaque puissance impérialiste manœuvre et ne lésine sur aucun moyen pour placer au pouvoir ses agents africains affamés. Les régimes étatiques africains, sauf celui de Robert Mugabé au Zimbabwé, ne doivent leur existence que par la grâce de tel ou tel pays européen, le plus souvent l’ancien colonisateur. Le point culminant de ces rivalités inter-impérialistes, par africains interposés, dans la région des grands lacs africains, est le génocide rwandais perpétré en 1994 : un million de ressortissants de l’ethnie Tutsis massacrés en seulement trois mois, à l’instigation et avec l’appui de la France, par l’Etat rwandais monopolisé par l’ethnie Hutu. En comparaison, le génocide antijuif hitlérien est une anecdote.

Le Zaïre du tortionnaire Mobutu, frontalier du Rwanda, tête de pont de la françafrique dans la région, était la base arrière de repli et de réorganisation des milices génocidaires hutus. Ainsi, le Zaïre de Mobutu se trouvait placé en première ligne des répercussions du génocide rwandais. Par ces répercussions, le régime corrompu de Mobutu, acteur du génocide, a été renversé par une rébellion zaïroise appuyée par la coalition Rwanda-Ouganda-Burundi marchant sur les génocidaires hutus. Laurent Désiré Kabila, chef congolais de cette rébellion, devient Président de la République Démocratique du Congo (RDC) en lieu et place de la République du Zaïre de Mobutu. Laurent Désiré Kabila manifestera d’emblée sa volonté de détacher le Congo (ex-Zaïre) de l’influence de la France par quelques actes courageux. Kabila est aussitôt assassiné le 16 janvier 2001 le jour et à l’heure même où Jacques Chirac ouvre le 21ème sommet de la françafrique à Yaoundé (Cameroun). Cet assassinat serait-il l’oeuvre d’un agent congolais au service de la France infiltré dans la garde rapprochée de Laurent Désiré Kabila ? En tout cas, l’assassinat de Laurent Désiré Kabila a permis à l’impérialisme français de se tirer d’affaire dans la région des grands lacs africains.

MUSAVULI prend pour monnaie de compte les rapports des experts de l’ONU, des ONG et OING. Il s’en remet à la justice de la Cour Pénale Internationale (CPI) dont il réclame l’exécution des mandats d’arrêt. Or, ces officines de la prétendue « Communauté Internationale » ne sont rien d’autre que des outils chargés de protéger et de légitimer l’impérialisme. Par exemple, on aimerait bien voir l’ONU ou le CPI condamner et lancer des mandats d’arrêt contre les commanditaires du génocide rwandais, c’est-à-dire le gouvernement d’Edouard Balladur sous la présidence de François Mitterrand. Ces génocidaires en série ont commandité d’autres massacres en Afrique et dans le monde : Côte d’Ivoire, Libye, Syrie. Et ils coulent des jours heureux. De cela, MUSAVULI n’en a visiblement pas cure.

Ces quelques éléments suffisent pour ne pas souscrire aux appréciations de MUSAVULI sur le sujet touchant au génocide rwandais et sa conséquence la guerre du Congo. MUSAVULI, militant des « droits de l’homme », s’efforce malgré lui d’accréditer la thèse négationniste du « double génocide » ou du « contre-génocide » C’est là la vraie diversion qui cherche à blanchir l’impérialisme français. Le fait d’être africain et d’avoir vécu dans la région au moment des évènements, ou même de les avoirs subis, n’est pas suffisant pour être crédible dans ses analyses. 
 

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