Quand j’évoquais une absence de « preuves », je faisais référence à votre conception du début de la vie...
Lorsque
vous disiez que la pilule du lendemain et le stérilet étaient abortifs,
vous commettiez une grossière erreur : un avortement est l’interruption
d’une grossesse. Ni le stérilet ni la pilule du lendemain
n’interrompent une grossesse implantée (et un oeuf non implanté ne se
développe pas) .
Vous ne devriez pas vous emballer, mais mieux me lire. Ce n’est pas
être misandre que de relever qu’aucun homme ne peut être enceinte. Il
n’aura donc jamais à se demander s’il va oui ou non porter un enfant
pendant neuf mois et accoucher.
La parentalité, c’est une conséquence possible d’un rapport sexuel
pour les hommes et les femmes. Mais la gestation, ça se passe dans les
utérus des femmes. Ce qui explique que ce soit elles qui avortent...
Vous parlez de « meurtre » : ce terme a une définition juridique. Il
renvoit à l’action de supprimer la vie d’une personne. Or, on est une
personne sur le plan juridique dès lors qu’on est « né » (c’est à dire
qu’on est sorti du ventre d’une femme - vivant ou mort ).
Mère nature, ce n’est pas une divinité (votre hyper réactivité au religieux même quand il n’existe pas est interpellante). C’est une représentation anthropomorphisée de la nature...
Je ne saisis pas votre argumentation : le seul fait d’agir
volontairement serait péché ? (pardon, pas pu m’en empêcher). Selon
cette logique, toute forme de contraception est à bannir, puisqu’elle
est une action humaine volontaire visant à empêcher la reproduction.
Vous prônez la reproduction à la mode des lapins ?
Pour les trisomiques vous commettez encore une erreur. 96% des trisomies
décelées lors de l’amniocentèse donnent lieu à une interruption médicale
de grossesse. Il y a toutes celles qui ne sont pas diagnostiquées.
Environ 500 enfants trisomiques naissent chaque année en France. Pour
environ 2000 foetus trisomiques avortés.
Ce que vous ignorez peut-être, c’est que les cas d’abandon d’enfants
trisomiques à la naissance sont très importants quand les parents sont
face à la « surprise ». J’ai une préférence (mais c’est très personnel)
pour les trisomiques pas nés que pour les trisomiques abandonnés ou maltraités... Les
seconds souffrent, eux. Et longtemps.
Évidemment, la question de l’eugénisme se pose. Évidemment, ça soulève plein de questions... Mais n’allez pas mettre ça sur le dos des femmes et de l’accès à l’IVG. Le dépistage de la T21, c’est une affaire politique. On n’est plus dans le cadre de l’IVG mais de l’IMG (interruption médicale de grossesse, effectuée jusqu’au terme. La volonté de la femme ne suffit pas. Il faut l’aval de la communauté médicale).
La question n’est pas tant d’être pour ou contre l’avortement. Le
problème, c’est d’être contre son accès aux autres, à celles qui ne
pensent pas comme vous. Qu’est-ce que ça peut donc bien vous faire
qu’une femme refuse de mener une grossesse à terme ?