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Michel J. Cuny Michel J. Cuny 12 septembre 2012 18:06

A Corinne,

Vous vous donnez beaucoup de peine pour faire le tri entre ce qui serait bien ou moins bien chez Voltaire.

Le problème, tel que je le vois, ne se pose pas tout à fait de cette façon. Il me semble incontournable de lire la Correspondance dans sa totalité en prenant des notes. Comme elle couvre plus d’une cinquantaine d’années du XVIIIème siècle, elle permet de voir de près les différents événements, et de définir le contexte dans lequel Voltaire intervenait. Le résultat est très impressionnant... et accablant.

Comme vous allez le voir, à travers les quelques paragraphes que voici, tant que l’on n’a pas vécu cette expérience, il est très difficile de savoir de quoi il est effectivement question.

Prenons l’affaire Calas. A travers les propos que tient Voltaire et les documents d’époque, il apparaît aussitôt que Calas a effectivement tué son fils. La chose paraît beaucoup moins choquante quand on comprend la violence des affrontements qui secouaient cette famille bien avant ce drame, une violence qui était connue des pouvoirs publics et qui avait donné lieu à des décisions administratives précises touchant l’un des frères de la future victime.

Ensuite viennent les conditions matérielles du crime... Tous les derniers doutes s’évanouissent. Mais laissons cela. Le reste est beaucoup plus instructif !...

En effet, l’intervention de Voltaire ne ressemble en rien à ce que l’on (l’Education nationale, mais aussi l’ensemble de l’Université) raconte. Elle se situe dans un montage qui n’a rien à voir avec les Calas, mais qui concerne la finance helvète (réformée). Elle va tracer la future route de Necker, dont vous savez sans doute que sa qualité de réformé aurait dû lui interdire l’accès à de hautes fonctions dans les finances du royaume de France (en application de la révocation de l’Edit de Nantes).

Voici le noeud politique et financier de l’affaire Calas...

L’un des hommes d’affaires de Voltaire était le banquier helvète et réformé Jean-Robert Tronchin. Avec d’autres financiers réformés, ce dernier va obtenir de Voltaire qu’il façonne le scandale dont ils avaient besoin (le réformé Calas prenant l’apparence d’un martyr victime des catholiques) pour plier le royaume de France à leurs exigences de financiers réformés, en un temps où ce royaume courait à la ruine qui devait effectivement déboucher sur la Révolution de 1789.

Lorsque le jugement a été (fictivement) cassé (on n’a effectivement cassé que la décision de première instance, sans toucher à la décision en appel, qui était pourtant la seule opérante), Jean-Robert Tronchin a reçu le poste de fermier général... bien que réformé.

Quant à la ruine du royaume, elle tient à la défaite de la France dans la guerre de Sept-Ans dont une citation de Voltaire présente dans l’un des commentaires que je fais ici vous permet de voir quelle source d’enrichissement elle aura été pour Voltaire (l’un des financeurs les plus importants de la... dette publique) et pour l’ensemble de la finance helvète (réformée).

Mais lisez donc la Correspondance !...
Vous n’en comprendrez que mieux les événements actuels.

Avec toute ma sympathie,

Michel J. Cuny 


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