Le Procès de la Honte est reporté au 15 novembre 2012
Le
tribunal de La Manouba, dans la banlieue de Tunis, a reporté au 15
novembre le procès du doyen d’une faculté tunisienne accusé d’avoir
agressé une étudiante en niqab, une affaire qui fait scandale en Tunisie
depuis plusieurs mois, a indiqué jeudi l’un de ses avocats.
Le
procès de Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des lettres, des arts et
des humanités de la Manouba, a été reporté à la demande des deux parties
qui ont demandé à pouvoir se porter partie civile, a indiqué l’avocat
Mokhtar Trifi.
M. Kazdaghli est poursuivi pour "acte de violence
commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions", un délit
passible de cinq ans de détention.
Ces faits remontent au mois de
mars, lorsque deux étudiantes portant le voile intégral ont mis à sac
son bureau, selon lui. L’une d’entre elles, qui avait été exclue de la
faculté pour avoir porté le niqab en salle de cours, accuse
l’universitaire de l’avoir giflée.
"Je souhaite que ce dossier
soit classé le plus tôt possible car il use l’énergie des universitaires
qui sont censés s’occuper d’autres choses en ce moment plus importantes
pour le pays", a déclaré M. Kazdaghli, à la sortie du tribunal, entouré
de 150 partisans venus l’acclamer et le soutenir.
Il a ensuite accusé la mouvance salafiste jihadiste d’être à l’origine de ses déboires judicaires.
"Les
personnes qui ont intenté ce procès contre moi, ce sont les mêmes qui
se sont attaquées aux artistes, se sont attaqués au journalistes, se
sont attaqués à l’ambassade américaine" le 14 septembre, a-t-il déclaré.
Les
poursuites contre le doyen ont déclenché un tollé en Tunisie et lancé
un débat sur l’autorisation ou non du voile intégral durant les cours
dans les universités.
M. Kazdaghli a reçu le soutien de nombreux
universitaires étrangers et des professeurs et juristes français et
belges étaient présents au tribunal jeudi.
Plusieurs projets de
loi sur le sujet ont été déposés à l’Assemblée nationale constituante
(ANC) mais aucun compromis n’est intervenu.
Un bras de fer oppose
cette faculté de 13. 000 étudiants aux salafistes depuis le 28 novembre,
lorsque des étudiants et des salafistes avaient organisé un sit-in pour
réclamer l’accès aux cours des étudiantes en niqab.
Source :
http://www.jeuneafrique.com/actu/20121025T144037Z20121025T144035Z/
Salah HORCHANI