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L’immigré 20 octobre 2012 12:25

Je l’admets : je n’ai point visionné la vidéo.
Cependant, avant d’invectiver qui que ce soit, il est préférable de connaître les tenants et aboutissants avec une grande précision.
Le principe : le client est roi. C’est lui qui fait vivre l’entreprise, qu’on le veuille ou non. Donc, il est libre de dire ce qu’il croit juste. L’employée en question est une professionnelle : elle est censée être capable de gérer une situation de ce type et elle doit savoir que sans client (y compris celui dont on parle) elle perdrait son emploi parce qu’elle sait qu’elle n’est pas irremplaçable.
Le litige en question : je n’ai aucune idée de la manière dont il commença. Si une personne voulait bien se donner la peine de résumer...
La méthodologie de compréhension : ne pas réagir à chaud, prendre du recul, attendre que les informations soient complètes et vérifiées.

Les avis : elles divergent de part la manière même de considérer l’information reçue. Ceux qui réagirent à chaud en condamnant avec véhémence firent les plus graves erreurs : un riche client qui écrase une pauvre petite employée sans défense.
Finalement, le client ne fut pas si riche que cela, pas si bien placé que cela, bref, il faisait juste le franchouillard méprisant qui se croit au-dessus des autres. D’ailleurs, fait rare, on dit qu’il s’est excusé. Pas de quoi être scandalisé, donc.
On dit que rien n’arrive par hasard. Si ce monsieur osa gronder cette employé avec une telle ampleur, c’est très probablement qu’il contracta un stress dû à la fonction qu’il occupe ou à des problèmes personnels. Malgré tout, il est illogique de penser que seul le client en question a tort puisque nous ignorons ce qui se passa : nous ignorons si l’employée fit une erreur injustifiée.

Un exemple pour illustrer : un jour un copain fit des emplettes dans un magasin en France. Il était assez présentable (style chemise, blazer) et se présenta devant la caissière pour payer. Celle-ci lui fit un bonjour plutôt mécanique. Une autre fois, il revit la même caissière qui fut extrêmement poli et serviable avec lui (il portait un costume cravate). Une dernière fois, il passa devant la même caissière qui, sans sourire et sans le moindre mot (pas même un bonjour, donc), le regarda avec un mépris et une condescendance que je préfère ne pas décrire. Ce jour-là, mon copain était mal vêtu avec une barbe négligée... Et, pourtant, c’est le même copain face à la même caissière. Lorsqu’il me raconta l’histoire, bien qu’outré par le comportement de la caissière, je lui répondis simplement : « Ce n’est qu’une caissière. Elle n’a pas ton niveau d’expertise, sinon, elle ne serait pas caissière, elle serait à ta place. » Bien entendu, je lui recommandai de ne plus passer devant la caissière autant que faire ce peut. Je sais pertinemment que ce que mon copain vécut peut très bien arriver à n’importe quelle personne.
La caissière ne l’a jamais regardé comme un être humain, mais, l’a regardé comme un porte-monnaie (quand on est bien vêtu c’est qu’on a les moyens d’acheter). C’est qui est un manque évident de jugement lequel jugement est indispensable pour exercer des responsabilités élevées.
Moi, je vécus la chose suivante dans un magasin en France : j’étais correctement habillé sauf que j’avais un faciès d’immigré. La vendeuse disait bonjour à la personne avant moi et après moi. Elle ne me regardait même pas. Ma décision fut simple : je n’achetais plus là.
Un homme responsable n’accuserait jamais l’autre en premier : les torts sont partagés puisque même l’employé ne vous regarde plus comme une personne mais comme une machine à sous.

Ce sont les effets pervers de la société de consommation : juger sans connaître.

En fin de compte, si un Français (pour mémoire : l’histoire s’est déroulée en France) vivant avec un SMIC recevait un pourboire de 100 euros après avoir été insulté par un client et qu’on lui demandait s’il préférait renoncer à cet argent plutôt que de recevoir des insultes, dire que tous les Français, sans exception, dans sa condition, auraient renoncé à l’argent serait mentir... C’est une question de choix : son honneur ou son emploi. Il faut choisir.
Moralité : on peut détester l’argent, mais, rien ne se fait sans argent en Europe. Pour manger, il faut payer. Normalement.


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