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Voltaire Voltaire 23 octobre 2012 13:43

La création de ce parti était devenu chose inéluctable depuis de nombreux mois (même si l’auteur n’en paraissait pas convaincu lorsque je le lui avait annoncé...). Nécessité fait loi pourrait-on dire. Certes, il a fallu plus d’un an pour que cette nécessité s’impose aux responsables divisés et aux égos démesurés de la galaxie centriste, mais la pression de la base (notamment celle des élus locaux) et de l’électorat central et modéré était devenue irrésistible.

Trois éléments ont conduit à ce succès souligné par les média :

- l’echec de Nicolas Sarkozy et de sa politique droitière, et la guerre des chefs à l’UMP, qui crée des clivages et des mécontents à droite ;

- le refus absolu de la gauche à chercher un accord avec le centre, et sa préférence pour l’alliance traditionnelle des partis de gauche ;

- l’échec de François Bayrou à rassembler autour de lui, en raison de son incapacité à clarifier ses alliances, et donc à peser sur la vie politique.

Par rapport à ses prédécesseurs dans l’espace politique modéré, l’UDI a deux atouts : une dimension écologique incontestable, domaine déserté par EELV dont l’existence a éclaté de fait, se réduisant à sa simple composante gauchisante des Verts, rendant orphelins les électeurs de centre-gauche à conscience environnementale, et sa capacité à reconquérir les territoires de part son idéologie très décentralisatrice, comme le démontre le ralliement très rapide de nombreux élus locaux, mal à l’aise avec les systèmes pyramidaux et centralisateurs de l’UMP et du PS. Mais elle devra aussi faire face à des défis : JL Borloo, qui a su imposer son leadership par défaut (en l’absence de Bayrou), ne peut prétendre à incarner un candidat présidentiel crédible (même si 2017 est encore loin), et la réunion des différentes composantes de l’UDI ne manquera pas d’entrainer des petites luttes d’influence locales potentiellement délétères lors des futures élections.

Pour autant, comme le souligne l’auteur, l’UDI a su démontré lors de ce congrès fondateur sa capacité à relier des valeurs traditionnelles du centre (Europe, rigueur financière) et d’autres plus progressistes (environnement, progrès social). Les vigoureuses critiques exprimées par les leaders de l’UMP sur ses ambitions et sur le ralliement de figures inattendues comme Chantal Jouanno démontrent que la menace est prise très au sérieux à droite quant aux capacités de l’UDI à réaliser des scores importants, au moins lors des élections intermédaires de 2014-2015.

Si la stratégie politique de l’UDI devrait rassurer les électeurs modérés quant à sa capacité à remporter des élections (et donc à appliquer ses idées) ce qui était le défaut majeur du MoDem, son succès dépendra à la fois de sa capacité à proposer un projet de société original, différent de celui de l’UMP, et à celle de JL Borloo de limiter les querelles internes.
Le second point s’avèrra peut-être plus aisé à réaliser (car seule l’union est susceptible de redonner du pouvoir à ses dirigeants) que le premier, qui nécessite lui une véritable stratégie de débat d’idée et d’ouverture aux problèmes actuels. C’est donc sur le contenu et la vision que sera jugé l’UDI dans les mois à venir, à sa capacité à proposer des solutions originales en cette période de crise. Mais on ne peut que souhaiter que cela fonctionne, étant donné les ratés à répétition du gouvernement et de la majorité actuelle, et la piètre image donnée par l’UMP dans sa critique stérile.


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