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Hermes Hermes 5 novembre 2012 11:01

Bonjour,

La métaphore est plaisante mais par trop hypnotique. Quelques remarques :

Tout d’abord il ne fait confondre contenu et contenant : il y a les programmes qui permettent d’utiliser Internet, et qui conditionnent énormément la façon dont il est utilisé, et le contenant, qui est ce qu’on fait de l’outil, et qui dépend essentiellement de l’état d’esprit de l’utilisateur. L’outil va donner plus ou moins de pouvoir ou de libérté d’action, et là il y a une influence considérable des programmeurs des « GAFA ». Exemple : en arrêtant le portail iGoogle dans un an, le géant du net prive de façon autoritaire ses utilisateurs d’un outil permettant de construire une vision de synthèse efficace.... mais non contrôlable et pas rentable !
Pour ce qui est de l’état d’esprit de l’utilisateur, celui-ci est de plus en plus formaté par les grands groupes financiers qui se sont progressivement positionnés pour se réapproprier ce qui était initialement une zone affranchie.
A mon sens, il faut plutot voir Internet comme un espoir du passé. Il reste quelques ilots de liberté, mais à terme il deviendra de plus en plus un outil de contrôle et de décérébration, et sa financiarisation se dessine prograssivement, avec la sortie progressive des grands quotidiens du tout gratuit.
On peut le comparer au phénomène des radios libres de ce point de vue.

Toute métaphore mise à part, Internet ne peut pas abriter de conscience mais être un activateur ou un désactivateur de la conscience des internautes. S’il les enferme dans la fascination des mondes virtuels ou des communautés d’« amis » virtuels, dans une dépendance de plaisir à coup de stimulations tweetiques, c’est un outil de désactivation de la conscience, par création d’une dépendance et d’une identification. S’il les renvoie à eux même et à leur responsabilité dans la gestion de leur vécu, de leurs relations, et de leur propre inériorité, celà serait un outil d’activation de la conscience. Mais quel gouvernement veut d’un peuple conscient qui s’auto-gère ?

La fascination du virtuel accompagnée de la facilité de déconnexion émotionnelle inhérente à l’outil lui-même (un écran n’est pas un autre être humain), donnent à Internet le potentiel d’un énorme outil de contrôle, plus que d’un activateur de conscience.

Parler d’une conscience d’Internet serait plutot une façon de faire passer la pillule et d’attirer encore plus le badaud en l’hypnotisant (chic je fais partie de la conscience d’Internet), et parler des GAFA sans parler des enjeux financiers et politiques, c’est limiter un peu trop le périmètre de la réflexion.

Le programmeur est un animal vénal (je ne parle pas de la frange des durs de durs de l’OpenSource) trop fasciné par la beauté de son code et de la reconnaissance de son savoir-faire pour se préoccupper de se battre pour que ses lignes de code libèrent les consciences, ne rêvons pas. Il est lui-même trop absorbé dans le miroir de ses programmes.

Donc belle métaphore hypnotique, qui reflète le rêve de beaucoup : transférer sa conscience dans la machine pour devenir immortel. C’est sans doute au contraire parceque nous devons mourir (notre corps, nos idées, etc...) que nous pouvons développer cette conscience, et il serait dommage de manquer cette possibilité en la laissant s’identifier à un tas de pixels multicolores éphémères !

Bonne fin de journée !


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