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NICOPOL NICOPOL 30 novembre 2012 19:49

Bonjour M. Dugué,

Votre article est intéressant, dommage qu’il soit un peu orienté dans le sens de vos illusions téléologiques et finalistes.

On voit bien que beaucoup de gens ne parviennent pas à vraiment comprendre et accepter la puissance mais aussi les implications existentielles de la théorie de l’évolution. En effet, celle-ci contredit non seulement l’idée d’un « acte de création », mais tout autant celle d’une « finalité » au processus. A ma connaissance, aucune des découvertes récentes de la biologie ne remet en question ce nouveau paradigme, parfaitement décrit par des penseurs comme Popper, Hayek ou Prigogine, et qui est celui de systèmes « auto-organisés », de « propriétés émergentes » etc. ; au pire, ces découvertes montrent qu’il faut descendre de l’échelle biologique, c’est-à-dire physico-chimique, à l’échelle quantique, mais sans modifier fondamentalement les principes généraux de la sélection (mutation aléatoire + sélection déterministe).

Pour réagir au commentaire précédent de Barrous, le fait de voir dans ce mécanisme de « switch » la preuve d’une création originelle ne tient pas la route ; et, de fait, il est tout à fait possible d’expliquer l’apparition de tels mécanismes par l’évolution darwinienne. En effet, prenons l’exemple d’une espèce A qui dispose d’un organe donné apparu par mutations successives au cours de l’évolution : la formation de cet organe au cours de l’ontogenèse est de la sorte « codée » dans le génome et activé à chaque nouvelle conception d’un individu de l’espèce A. Mais il est tout à fait possible qu’une autre mutation provoque l’apparition d’un mécanisme de blocage de cette séquence codante, et que les organismes A* qui naissent avec cette mutation, bien que privés de cet organe, puissent néanmoins survivre, et donnent naissance à une nouvelle ligne d’évolution d’organismes B, fonctionnant sans ledit organe, mais ayant conservé la ligne de code « inactive ». On arriverait ainsi à 2 espèces bien distinctes, A et B, possédant toutes les 2 la séquence codante de l’organe, mais chez l’une elle serait activée, tandis que chez l’autre non. Bref, il est tout à fait possible d’expliquer par les simples mécanismes de la sélection darwinienne (à savoir mutation / sélection) l’apparition de tels mécanismes de switch, et le fait que, par ce biais, s’accumulent dans notre génome des lignes de codes inactives.

Le fait que de nombreuses espèces disposeraient des mêmes séquences de code inactives s’expliquerait le plus simplement du monde par le fait que nous descendons finalement d’ancêtres communs : plus une mutation est ancienne, et plus il est probable qu’on la retrouvera dans une partie importante des espèces actuelles.

Donc, sauf à ce qu’on me pointe un fait biologique réellement impossible à comprendre par la sélection naturelle, je ne vois pas ce que toutes ces « découvertes » remettent fondamentalement en question, ni en quoi elles pourraient aller à l’appui d’une « création » ou d’une « finalité ».

Cordialement,


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