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velosolex velosolex 4 décembre 2012 15:12

Bonjour, rosemar

Il est de bon ton de nos jours de faire la moue devant Victor Hugo, et de dire que l’on préfère Flaubert ou Balzac, d’un air hautain.
Celui qui a écrit « les misérables », avec cette identification au peuple si marquée, reste effectivement un écrivain curieusement boudé, hormis quelques célébrations et adaptations officielles.
Cet homme a surtout un tort, celui d’être la mauvaise conscience incarnée.
Voilà un type qui en effet est parti royaliste, pour finir républicain, engagé politiquement, avec ce que ça sentait encore de souffre à cette époque !
Généralement, les parcours sont plutôt inverses....On part avec l’envie de changer le monde, et l’on se retrouve avec une rollex !

Adversaire acharné de la peine de mort, ce type reste l’archétype de l’écrivain vraiment engagé, pas celui qui se contente de ne pas porter de cravate sur une chemise ouverte

L’exilé de Gernesey attendit que Napoléon trois soit répudié pour rentrer en France.
Le peuple ne s’y trompa pas. On lui fit des obsèques nationales, suivies par une foule immense, et il en est peu qui soient autant méritées.
Il est là pour nous dire qu’il n’y a pas eu que des Maurras, de Celine, des Drieu, et j’en passe !

Roman social, mais aussi roman gothique, avec ces descriptions de pendus badigeonnés de goudron, à l’approche des côtes anglaises, pour prévenir les contrebandiers du châtiment qui les attend.....Le thème central du livre, un enfant que l’on a défiguré pour le rendre plus performant sur le marché de la mendicité, reste malheureusement tout autant moderne que le combat contre la peine de mort.

« L’homme qui rit » est en effet un roman étonnant.
Je l’ai lu dans une vieille édition acheté chez un bouquiniste, la collection Nelson.
Sur la manchette arrière reste une recommandation :

" En sacrifiant quelques francs, vous pouvez donner à nos braves défenseurs des heures inestimables de distraction, de joie, de réconfort.
Songez aux longues journées d’immobilité que nos soldats doivent passer dans les tranchées, aux heures mornes que le séjour de l’hôpital impose à nos chers blessés....Ne voulez vous pas en leur envoyant des livres, les aider à lutter contre le cafard, cet inséparable compagnon de l’ennui.
( Voilà un petit trésor de rhétorique et d’histoire qu’aucune tablette numérique aseptisé ne pourra vous délivrer, mais c’est une autre histoire....)

Si la fin de ce commentaire révèle une vrai vérité, je n’ai pu n’empêcher de frémir, en pensant à toutes ces gueules cassées, qui devaient pour certains, avoir une tête encore bien pire que celle de Glynplaine, cet homme à la grimace qui rit.


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