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L’Ankou 12 décembre 2012 18:28

Je vous remercie de présenter un point de vue original et intellectuellement stimulant.

Personnellement, l’idée d’abolir le mariage me choque assez peu. Je connais assez de couples mariés, fidèles, solidaires et heureux de l’être pour savoir que l’absence de mariage ne changerait pas grand chose à leur vie quotidienne : ils resteront ensemble, partageront encore ce qu’ils partagent, se resteront dévoués l’un envers l’autre... Seule changerait leur impression que la société ne reconnait plus leur attachement mutuel pour une valeur appréciée, et je sais que, quelque part, ils en souffriraient. Il y a, dans le fait que notre Etat et notre civilisation ait accepter d’officialiser une forme d’organisation matrimoniale, une dimension de reconnaissance non négligeable et incontournable.

Ce sentiment de reconaissance attaché au mariage dépasse la simple dimension juridique et institutionnelle, mais vous déclarez vous-même placer le débat au delà. J’ai donc moins de scrupule à vous suivre sur ce terrain.

Vous remarquez à raison que l’évolution récente de notre société a permis une nouvelle forme d’union sans mariage. Si vous parlez seulement du PACS, cette affirmation peut s’avérer réductrice : c’est une forme institutionnalisée, mais qui cohabite avec une multitude d’autres modes d’organisation totalement libres, totalement officieuses, mais totalement pratiquées.

Il y a bien sûr le couple avec ou sans enfants. Il y a des cohabitations familiales, au sein de fratries ou avec un ou plusieurs ascendants. Il y a des unions libres. Nos romans et nos films ne tarissent pas de narrer des situations d’infidélités conjugales. Il y a les couples séparés, les familles monoparentales, les « parents isolés », les ménages recomposés... Bref, il y a des tonnes de situations pratiques existantes, au sein desquelles on trouvera marginalement, des couples homosexuels, des communautés échangistes, des matriarcats polyandres, quelques tentatives dd’organisations polygames, et, peut-être, au milieu de tout ça, quelques couples hétérosexuels exclusivement monogames jusqu’à ce que la mort les sépare...

La totale liberté dont on jouit lorsqu’on s’écarte du modèle institutionnelle (ou, dans le cas de l’adultère, lorsqu’on veut l’agrémenter, à ses risques et périls) autorise bien des fantaisies et l’exercice de l’imagination. Et malgré tout, dans ce secteur heureusement peu réglementé de la vie privée, le conformisme de nos contemporains, ou peut-être le poids de la culture et de la tradition, semble brider les licences du possible.

Tout ça pour dire qu’il n’y a peut-être pas à supprimer le mariage : dès lors qu’il n’est une option possible, une officialisation optionnelle d’un mode particulier d’organisation familiale, chacun est en droit de ne pas se marier et de mener sa vie privée comme il l’invente.

En gros, on n’a pas à attendre l’aboilition du mariage que nous connaissons pour aller vers « une nouvelle forme d’union égalitaire et libre pour tous ». C’est déjà le cas actuellement, puisque hors mariage, très peu de choses sont interdites (l’inceste, l’union forcée, le viol, le détournement de mineur, l’esclavage...).


Après, s’il est question de donner à certaines ou à toutes ces organisations des attributs actuellement identifiés comme relevant dumariage, ça oblige à une ccompréhension beaucoup plus ffine de ce que le mariage apporte, par rapport à l’union libre, pourquoi cela nécessite une publicité (publication des bancs, céréminie publique, intervention d’un officier d’état civil légitime), quelq sont les droits et les dévoirs qui naissent au bénéfice ou au détriment des tiers, quelle sont les impacts de l’union sur l’ordre successoral dans les deux familles concernées... Sans même ne rien dire des enfants nés du mariage, de leurs nom, de la dévoilution de l’autorité parentale, et des obligations alimentaires et éducatives...

Seluement plus on pare notre association de tels attributs, et moins on a intérêt à abolir le mariage, sans quoi on n’aura finalement aboli que le nom., en même temps qu’on aura élargi le public.

Et une fois fait l’inventaire de ces attributs, il serait également intéressant de vérifier si tous sont compatibles avec toutes les formes d’union envisageables. Je crois que la démonstration est en train de se faire que toutes les unions à deux peuvent bénéficier de ces attrributs. Il resterait à examiner le cas des unions à plus de deux...

Votre idée est néanmoins excellente et fourit un point de départ particulièrement stimulant pourr la réflexion sur le mariage et son évolution, car au final, l’évolution du mariage reste aussi une éventualité. Je ne peux que vous engager à creuser tous ces aspects et à nous en faire retour.

Je vous en remercie par avance : même si je rete plutôt favorable à l’élargissement de l’existant, son remplacement par quelque chose de nouveau mérite bien un examen très poussé.


Bien à vous
L’Ankoù


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