Pour
ce qui est de la notion d’« Homme nouveau », si certains
courant socialistes l’ont adopté, ce n’est pas le cas de tous,
loin s’en faut. Dans votre diatribe, vous semblez amalgamer
tous les courants
socialistes. Même si tous reposent sur un socle de valeurs communes
(comme tout courant de pensée, temporel comme spirituel,
christianisme inclus), des nuances
de taille existent néanmoins. C’est un peu comme de dire que tous
les musulmans sont islamistes ou que tous les chrétiens sont
intégristes, que tous les nationalistes de droite (comme vous) sont
fascistes. Ne saviez-vous donc pas que nul courant de pensée, nulle
idéologie ou doctrine, temporelle comme spirituelle, n’est à
l’abri d’un détournement pervers du fait de ses éléments les
plus dogmatiques, à commencer par le républicanisme, dont nous nous
réclamons tous plus ou moins en France, aux applications
sporadiquement liberticides, voire mortifères (terreur jacobines,
crimes de masse du directoire, crimes à caractère colonial ou
social..., perpétrés aux noms des idéaux républicains inspirés
des Lumière) ?
Ainsi
en est-il du socialisme traversé par de multiples courants,
eux-mêmes subdivisés (pour aller très vite) pour chacun en 3
principales tendances : les modérés, les radicaux (près aux
compromis), les extrémistes (écartant tout compromis).
Pour
revenir à la notion d’« Homme nouveau », elle fut adoptée
par les courants les plus extrémistes du socialisme (qui, je
rappelle, est un terme générique), et notamment par les diverses
obédiences issus du marxisme-léninisme - qui n’est qu’une lecture
particulière du marxisme, lui-même étant une lecture particulière
du socialisme. Ils l’ont adopté parce qu’ils partaient du
postulat (inspiré de Rousseau) que l’Homme naissait naturellement
« bon » et « généreux » mais était corrompu par un
environnement qui le
rendait « mauvais ». Or tous les socialistes n’adhèrent
pas (ou n’ont pas adhéré) à ce postulat. Pour ma part (et pour
bien d’autres), on naît ni bon ni mauvais, mais on le devient car
ce sont les circonstances et l’environnement qui, en grande
partie, fabriquent l’Homme. La nuance est fondamentale... la
question étant : non pas comment faire pour éradiquer les
« défauts » humains (ce qui aboutit à coup sûr à la mise
en place d’une dictature, temporelle comme spirituelle), mais
comment faire pour esquiver toute exacerbation des
« défauts » sus-mentionnés ?
C’est
pourquoi, pour ma part, je n’aspire nullement à édifier la "Cité
idéale", qui est au fond le propre de toutes volontés
autoritaires ou totalitaires, quelle soit de gauche, de droite,
communiste, nationaliste, libéral, conservatrice, chrétienne,
musulmane...