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En réponse à :


easy easy 2 février 2013 19:38

C’est toujours intéressant de démontrer des solutions d’habitat peu cher

Merci pour votre démonstration théorique



Le plus important serait cependant de débattre d’un principe clef : 
Est-ce que tout bébé, qui a déjà le droit inaliénable de respirer et d’être soigné, pourrait avoir le droit inaliénable de poser son cul sur un lopin viabilisé ? 

Est-il possible, pour ceux qui contribuent au PIB national, de supporter la charge qu’induirait un tel principe ? 

Ce principe serait à considérer en deux étapes.

La première consisterait à répondre à cette seule question de coût (qui pèse 30 K€ x 60 M soit 1800 Md soit un PIB annuel)
Et on y répondrait en tenant compte de tous les aspects concrets dont l’éloignement des centres ville donc la fourniture d’un transport, la construction ou non, l’amortissement de l’opération disons sur 10 ans et, surtout, le fait qu’en pratique seulement une petite partie des Français exigeront d’exercer ce droit en même temps. Les autres préférant se démerder pour être mieux logés.
 
Une fois qu’on aura répondu à cette question de base et qu’on aura encadré la réponse la plus sûre (pour une certaine prestation de base), alors seulement on passera à l’examen, toujours théorique, de ce qui se passera dans la tête des gens.
 
En gros, est-ce que cette utopie va inciter les gens à ne plus travailler ?

(Avant d’inventer l’hôpital public, on aurait également pu se demander si ça n’allait pas inciter des gens à paresser mais on ne l’a pas fait)

Examinant les modifications des mentalités qu’un tel principe induirait, on verra vite jaillir mille estimations pessimistes, mille estimations optimistes et on réalisera que dans la première question, il y a à déplacer le curseur du niveau de prestation (Terrain absolument nu ou viabilisé, construction incluse ou pas, loyer ou pas loyer, charges incluses ou pas, transport inclus ou pas, etc. afin d’inciter les gens à travailler sans les forcer pour autant.

On examinera aussi, toujours sur le papier et en toute projection, qu’in fine, ça pourrait ou non aboutir à rendre le travail de tout le monde moins violent, plus attrayant
On examinera également qu’il faudra ou non que ces endroits soient gérés à l’instar des camps de mobil homes
On examinera aussi l’inclusion ou non de la problématique Rom


Mais ces estimations ou projections seront très subjectives tant il faudra superposer d’hypothèses. 
De sorte qu’on ne sera jamais sûr de rien tant qu’on n’aura pas commencé quelques opérations pilotes

Même si nous n’allons pas jusqu’aux opérations pilotes, il faudrait au moins que nous menions une telle étude sur le papier afin de savoir si oui ou non il est normal qu’un bébé né en France de parents Français risque, pour x raisons, une fois adulte, s’il ne parvient pas à se payer un logement, d’être traité comme une crotte de chien au point de faire n’importe quoi pour se retrouver logé en prison. 

A ce jour, je n’ai jamais vu quiconque lancer l’idée d’un droit inaliénable à disposer d’une place. Comme s’il était très évident que ce droit soit absurde. 
Alors que je vois partout des gens dire qu’il n’est pas normal que des gens se retrouvent à la rue.
Etant bien compris que tout parent craint ce sort pour ses propres enfants sinon pour lui-même et que ça provoque une ambiance angoissante à laquelle seuls les très fortunés échappent.
Etant bien compris que le pire des criminels, condamnation purgée, conserverait ce droit à un endroit où il veut (ou alors il faudrait réinventer le bannissement, mais vers où ?) 


Ce concept est peut-être absurde mais il faut alors le prouver, au moins sur le papier. 

Autrement dit, et conséquemment, si cette étude aboutit à niet, je voudrais voir écrit noir sur blanc au fronton de nos institutions qu’un bébé naît sans droit à un endroit.

Il aurait droit à des droits juridiques, à la dignité, même à la santé mais pas à être quelque part sans justificatif.
Il aurait de droit d’exister moralement mais pas forcément celui d’exister physiquement.
Il aurait droit à une essence mais pas à une existence

Ce qui renvoie assez automatiquement au point selon lequel les parents devraient justifier d’un endroit inaliénable pour leur enfant avant de le mettre au monde. Point qu’ils peuvent négocier avec la collectivité. Ce qui conduit forcément à remarquer que si la collectivité n’est pas majoritairement populiste, seuls les pauvres très tôt bosseurs pourraient faire des enfants. Mais quid alors des naissances accidentelles.

Il est étonnant mais au fond pas tant que ça, que la question de la cabane inaliénable soit extrêmement perturbante.
Pourquoi n’est-ce pas si étonnant qu’elle perturbe tout ?
Parce que contrairement aux dons de bouffe ou de soins, elle est permanente
Offrir des fringues, une douche, un lit, un repas, un médoc, c’est toujours possible aujourd’hui car on peut le refuser demain. Ces dons unitaires peuvent donc exister sans trop de dérangement (Si demain t’es impoli, je ne te donnerai rien)

Mais la cabane inaliénable c’est pour toujours
C’est donc très, très perturbant
 


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