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ibraluz 14 septembre 2006 12:38

à Wrisya

J’ai parlé, dans un article déjà ancien, de cette myopie maximale qui s’évertuerait à imposer le port des babouches aux esquimaux musulmans... Pas de saine lecture des Textes sans celle des contextes, voilà un emprunt à Tariq Ramadan qui va, sans doute, faire ricaner la ménagerie...

J’ai été, une fois, à un rassemblement des Tabligh à Dreux, histoire de mieux comprendre leur démarche. Trois mille personnes priant, mangeant, dormant, discutant, dans une même mosquée, trois jours durant... Un vrai festival religieux !! Si j’ai peu assisté aux grands discours, classiques du genre, y préférant les rencontres en aparté ou petits groupes, j’ai, par contre, vraiment apprécié l’ambiance chaleureuse de « retrouvailles » entre gens d’une même foi, y découvrant le sens de ces « insignes » qu’arborent certains frères et soeurs : barbe de trois mètres, hijab, djellaba, etc. Je ne me suis pas, pour autant, mis à la mode ; ça m’a seulement permis de regarder avec plus d’indulgence ceux pour qui l’oeil de l’autre est une référence primordiale...

Cela dit, il y a beaucoup de musulmans, en France, que l’on ne voit pas, parce qu’ils sont... invisibles à l’oeil nu. Leur proportion est probablement moindre que celle des juifs de même discrétion : ceux-ci sont, le plus souvent, intégrés à la culture française depuis belle lurette, mais les uns et les autres se distinguent, tout de même, par un certain nombre de pratiques cultuelles et culturelles, diversement admises par la société environnante...

Du coup, je ne comprends pas très bien ce que vous voulez dire par : « La Oumma à mon sens doit se saisir non pas dans la vision de ce milliard de croyants, mais bien plutôt celle qui s’exprime dans un pays partageant toujours la même croyance, pas la même foi, mais la même culture inévitablement ». Pourriez-vous argumenter, préciser ce concept ?

Lecteur assidu de René Guénon, je regrette cependant cette attitude, fréquente chez les soufis de culture française, de distanciation, un peu hautaine, vis à vis de la « plèbe » musulmane immigrée. Certes, il existe de vrais fossés culturels, où les coutumes des uns et des autres prévalent sur les valeurs communes et le sens de l’Umma. Mais la vie spirituelle n’est pas, en islam, séparée de la vie sociale. Celle-ci est le terrain où s’affine l’effort (l’ijtihad) de celle-là. Faire l’impasse sur cet attachement fraternel au delà des différences coutumières, c’est, à mon sens, passer à côté d’un des sens les plus vivants du Tawhid... Et ne demandons pas, soufis, à ceux qui sont encore centrés sur la périphérie des choses, de faire l’effort de « notre » quête spirituelle... Paix à toi


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