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bluebeer bluebeer 7 mars 2013 12:34

Bonjour à tous,

Deux trois réflexions…

1) Ce qui est proprement hallucinant, c’est qu’on en soient réduits à se crêper le chignon sur ce forum pour connaître la vérité sur la société vénézuélienne. On a l’air aussi bien informés du Venezuela contemporain que ne l’étaient les érudits du XVIème siècle sur L’Afrique ou le Japon. A la limite, on en sait plus sur Mars. Comment en est on arrivé là ? A totalement méconnaître ce qui est à portée de main ? Est-ce si compliqué d’envoyer des journalistes faire leur boulot ? Y-a-t-il là bas un nouveau rideau de fer qui empêche d’aller prendre des photos, tourner des films, faire des interviews ? Et même s’il y a des réticence officielles pour leur tenir la main, comment empêcher des journalistes, sous couvert de tourisme, de s’y rendre et de faire leur travail ? Comment notre presse, dont certains ici semblent encore si fiers, est-elle arrivée à un tel degré d’indigence professionnelle ?

2) Des tonnes de commentaires sont donc consacrés uniquement à se lancer des arguments à l’emporte pièce. Je constate une tendance pas systématique à placer le débat sur le terrain strictement idéologique. Une partie des intervenants soutient Chavez non pas tant pour ses réussites effectives que pour ses prises de position anti-mondialistes et sa résistance à l’hégémonie américaine (ce que personnellement je trouve très louable), tandis que l’autre camps fustige l’échec inéluctable du socialisme/communisme sous toutes ses formes en soulignant la « misère noire » et la criminalité qui règnent au Venezuela comme autant de stigmates inévitables du « socialisme ». Force m’est de constater que le terme Facho utilisé pour flétrir l’adversaire est plutôt rare, mais que les termes Coco, Bobo, Khmers Verts, etc. ont repris de la vigueur pour ne pas dire de l’exubérance dans le camps « de droite ». Résultats des courses, ce ne sont plus des débats auxquels on assiste ici, ce sont de querelles de bistrots entre les supporters de l’équipe des Lendemains qui Chantent et celle de la Free Enterprise.

3) Personnellement, je me sens assez grand pour me faire mon opinion sur la base de faits réels, avérés, objectifs. Il n’y a que ça qui m’intéresse, ainsi que les analyses honnêtes qui peuvent en découler. Les plaidoiries biaisées, les slogans, les professions de foi ne m’intéressent pas. Je surfe sur la toile pour récolter de temps à autres un témoignage authentique, une analyse pertinente, plutôt que cette soupe de lieux communs qu’on nous sert journellement dans les médias. La mort de Chavez ne me touche pas personnellement. C’était un homme de pouvoir, avec ce que ça implique de qualités et de défauts. Il a fait son chemin dans un pays qui avait déjà une histoire et une culture propres, inséré dans un continent aux relations complexes, et il n’est pas venu le transformer magiquement en pur paradis « socialiste » par la vertu de son charisme. Mais il a fait le choix de combattre la pauvreté et de combattre la colonisation économique américaine. L’avenir jugera de la portée de son action. Mais en un temps où nous sommes tous devenus les otages de la main invisible des marchés, et où ceux que nous désignons pour nous organiser et nous défendre préfèrent passer à l’ennemi, il est clair que Chavez est un personnage a priori plutôt sympathique.


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