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Philippe VERGNES 8 mars 2013 10:04

Bonjour Loup Rebel,

Conjuguer la psychanalyse et les TCC de l’école Palo-Alto n’est pas perçu comme relevant du bon sens. Ce n’est pas dans « l’ordre des choses » dans notre société « bien pensante » et pourtant...

Selon moi, ses deux disciplines sont parfaitement complémentaires, mais ceux qui prêchent pour leur paroisse préfèrent y voir une antinomie. Toujours le fameux principe du « diviser pour mieux régner » alors que la connaissance ne peut s’acquérir qu’en créant des « reliances » interdisciplinaires selon la définition qu’en donne Edgar MORIN dans sa « pensée complexe » telle que résumée par cette citation de Blaise PASCAL : « Toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates, et toutes s’entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les pus éloignées et les plus différentes, je tiens impossible de connaître les parties sans connaître le tout non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties ».

L’expérience de Stanley MILGRAM ne démontre qu’une partie de ce tout et est donc utile à sa compréhension (ici l’humain), mais je reste cependant dubitatif sur la façon dont a été interprétée cette expérience.

Nulle part je n’ai trouvé d’écrits qui mettent en relation cette expérience avec la problématique du double-bind telle que mise à jour par les palo-altistes (et j’ai été surpris que vous n’en fassiez pas le lien). Peut-être est-ce du, là encore, au cloisonnement des disciplines tel que je ne cesse de le dénoncer. Il est cependant évident que les sujets soumis à ce type d’expérience subissent une double contrainte intenable comme en témoigne l’état de dissonance cognitive qu’ils manifestent après cette expérience. État psychologique qui se prolonge parfois chez certains des semaines durant, mais ce détail-là est éludé dans l’analyse de cette expérience. Pourquoi ???

Pour moi, l’abstraction de ce fait ne permet pas de rendre correctement compte de toute la portée de cette expérience. Cela à pour effet de « mutiler le réel » (pensée simplifiante telle que définie par Edgar MORIN ; pensée simplifiante = pensée unique) et donc d’en pervertir l’interprétation.

Les dissonances cognitives agissent comme des conflits de loyauté intrapsychiques et sont au fondement même de la torture (cf. le principe de la relation d’emprise que j’espère développer dans deux - ou trois - prochains articles, mais pas tout de suite étant pris par ailleurs).

La soumission à l’autorité n’est pas pour moi au centre de mes pensées - elle n’en est qu’une partie utile à la compréhension du tout (cf. citation de PASCAL) - se serait plutôt la relation d’emprise qui serait au cœur de mes réflexions, ses causes et ses conséquences sur l’individu (du côté « dominant » tout comme celui de celui du « dominé ») et les sociétés. La théorie de la mimésis rentre d’ailleurs dans cette réflexion de même que le moyen de s’en « évader ».

Cordialement


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