Bonjour,
Caroline.
Très bel article sur deux géants de l’opéra, chacun à sa manière comme vous l’avez fort justement souligné.
"Ce
cycle constitué d’un prologue et trois opéras, totalisant environ 17 heures de
musique est très ardu à monter." écrivez-vous à propos de la Tétralogie.
Très ardu à écouter également pour qui n’est pas formé à la musique
wagnérienne, j’irais même jusqu’à dire « inconditionnel ». Une oeuvre
qui, dans sa globalité, peut également susciter par moments un réel ennui, eu
égard aux dimensions parfois excessive des opéras qui composent cette
Tétralogie. Il se trouve quand même des volontaires pour écouter, quasiment
sans ingterruption, l’intégrale de cette oeuvre. Une gageure et un non-sens, eu
égard à la concentration nécessaire.
Vous écrivez d’autre part "Verdi,
businessman avisé avait les pieds sur terre et essayait toujours de s’adapter à
son public." Et comment ! Impossible en Italie à cette époque de connaître
le succès sans être au goût des Italiens. Des Italiens qui, déçus, n’hésitaient
pas à siffler et huer les œuvres ne répondant pas aux critère de goût du temps.
Cela touchait même la musique d’église, à tel point que Padre Davide se
taillait un incroyable succès en écrivant des pièces religieuses pour orgue
dans le style caractéristique de la musique d’opéra (cf. Padre
Davide, rock star du 19e siècle), au point d’attirer des foules à ses offices.
Musique « popualire » chez Verdi ? Certes. Mais ce n’est pas Verdi qui s’est abaissé à écrire de la musique de second plan, c’est au contraire lui et des compositeurs comme Donizetti, Rossini, Puccini qui ont hissé le goût du peuple italien à un niveau inconnu dans les pays voisins hors des classes bourgeoises. En cela Verdi a été un génie de la musique.
Cordialement.