Salut
Gers 32,
Il
faut donc dire si l’on croit encore nécessaire et possible de
rassembler la communauté nationale déchirée par la guerre civile
et par la guerre des mémoires autour d’une journée de
commémoration. Si l’on répond oui, il faut à mon avis [26]
échapper à la fausse alternative qui mène à l’impasse : le
19 mars, ou n’importe quelle autre date, si arbitraire et
artificielle soit-elle. Ne peut-on trouver une autre date historique
en rapport avec l’histoire de cette guerre ? Le 3 juillet
1962, date de la fin légale de la souveraineté française sur
l’Algérie, ne vaut pas mieux que le 19 mars, parce qu’il n’a
pas davantage mis fin à la violence. Mais si la date de la fin de la
guerre d’Algérie ne peut pas être indiscutablement fixée,
pourquoi ne pas se reporter à son début le 1er novembre 1954, qui
ne peut être contesté ? Le 1er novembre est déjà un jour de
recueillement en souvenir des morts. Il convient d’autant mieux que
toutes les victimes du premier jour de la guerre étaient françaises,
et représentaient les Français de France et d’Algérie,
“pieds-noirs” et musulmans, les militaires de carrière, les
appelés et les civils. Si l’on préfère éviter la date de la
fête nationale algérienne, le soir du 31 octobre conviendrait aussi
bien, sans exclure pour autant la possibilité d’une future
commémoration commune, autour de l’idée que cette guerre aurait
dû être prévenue...
Quoi
qu’il en soit, le choix de la date n’est qu’une étape :
le plus important et le plus difficile est de s’accorder, entre
Français, puis entre Français et Algériens, sur un message
susceptible de dépasser les affrontements et de promouvoir une
véritable réconciliation :Source.