@Congolais
Rwandophone – Vous dites que l’africain a rejeté son identité ancestrale. Cela
est vrai de prime à bord aujourd’hui en regardant autour de nous. Mais cette
affirmation n’est pas tout à fait conforme à la vérité. Je dirais plutôt que
l’africain a été forcé de rejeter son identité. Forcé par l’homme blanc bien
entendu. Il y a donc une nuance très importante à prendre en considération, à
mettre en avant. Sans cela on se met en porte-à-faux par rapport à l’Histoire,
on efface l’histoire ou on la travestit. L’africain n’a pas rejeté son passé
ancestral volontairement comme le suggère votre formule, ni de gaîté de cœur ; il a été vaincu dans une guerre
multiséculaire sans merci que l’homme blanc a engagé contre lui sans aucune
déclaration de guerre, une guerre d’extermination qui se poursuit toujours
malgré que l’homme noir a été depuis longtemps vaincu. Avant d’être vaincu,
l’africain, plus exactement l’homme NOIR, s’est défendu héroïquement, il a
livré bataille avec tous ses moyens, il a porté la résistance la plus farouche.
Mais il a finalement été vaincu par un ennemi qui avait pris tout son temps
pour se préparer matériellement et mentalement, pour investiguer le champ de
guerre et passer à l’assaut par surprise. L’homme Noir, l’africain selon le baptême
de l’homme blanc, a résisté héroïquement avant d’être vaincu et dompté. Il ne
faut pas effacer cette résistance-là de la mémoire. Il faut au contraire la
clamer, sans quoi c’est le fond de l’abîme. Si vous trouvez tout cela extrême,
cet extrémisme n’est pas de mon fait, car la situation en elle-même du nègre
sur cette terre est extrême. Le monde entier en est conscient ! Seul le
nègre d’aujourd’hui ne l’est pas !