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vigie 19 septembre 2006 11:03

@ zen

De rien cher érudit, il fallait quand même le rappeler

@ kazar

On a les références qu’on mérite, je ne vois pas en quoi les chiffres vérifiables de Marianne seraient faux, et pourquoi Marianne représentative d’un courant d’opinion, qui n’est sûrement pas le vôtre ne serait pas plus respectable qu’un autre par ce que vous croyez que la rédaction de Marianne se serait aventurer à donner de fausses informations sur un sujet aussi sensible. Ils encouraient certainement un droit de réponse.

Deuxièmement je n’ai jamais traité « les riches de salauds, ne me faites pas dire ce que je n’ai jamais dit » je respecte ceux qui font fortune honnêtement, quand a l’évasion fiscale rassurez-vous si y il avait une évasion massive le gouvernement réagirait avec « moultes »cadeaux supplémentaires aux entreprises. Quant au CADES a la quelle vous faites référence haut et fort, petite info ci dessous pour votre gouverne, renseignez-vous au lieu d’avoir de mauvaises fréquentations.

La CADES : la caisse des caisses des caisses de sécu est un instrument de travail sur les flux financiers transitant par la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale.

Créée en 1996 par le Plan Juppé, la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale - CADES - avait pour mission de récupérer le « trou » de la Sécurité sociale et de le combler en 13 ans. Sur tous les revenus est ainsi prélevée chaque mois une Contribution au Remboursement de la Dette Sociale - CRDS - et tout devait s’arrêter en 2009.

Dès le début, le gouvernement a transféré à cette Caisse une dette du Fonds de Solidarité Vieillesse (FSV) qui n’était pas prévue (elle devait être remboursée à l’état par une augmentation de la C.S.G déjà intervenue à cet effet !). Outre que les assujettis vont payer deux fois, le montant de cette dette rajoutée est de 1,9 milliards par an soit 24,7 milliards en 13 ans. Cette somme comprend beaucoup d’intérêts car le gouvernement a décidé de calculer les intérêts à partir de 1993 (date du début de la dette) où les taux d’intérêts étaient très élevés et non à partir de 1996, date de reprise par les CADES, où les taux étaient bien moindres...

En 1998 Jospin transfère environ 10 milliards de « trou » (déficits de 1996 et 1997) à la CADES et, pour que cela ne se remarque pas sur les bulletins de paie, prolonge le prélèvement CRDS jusqu’en 2014. Les citoyens devront verser 22 milliards d’euros de plus.

En 2001, les socialistes, dans la perspective de leur réélection, décident d’anticiper le remboursement de la dette FSV en accroissant les remboursements annuels de la CADES (3 milliards au lieu de 1,9, d’où une fin prévue en 2005)

En 2002, la droite transfère à la CADES la dette des fonds de financement des exonérations patronales (les fameuses aides au passage aux 35h). Le « trou » CADES se monte alors à 53,8 milliards hors intérêts...

En 2004, la loi Douste-Blazy prévoit le transfert d’une trentaine de milliards de « trou ».

De 1996 à 2003, la CRDS payée se monte à 34,3 milliards. Sur ces 34,3 milliards, le bilan de la CADES indique :

* 3 milliards affecté au déficit Sécurité sociale

* 19 milliards pour le FSV

* 12 milliards d’intérêts versés aux banques, fonds de pensions, rentiers, groupe d’assurances

La CADES, cet appendice de l’état, qui telle une grande banque d’affaires, possède une salle des marchés, a toutes les possibilités des établissements privés de crédit. Appréciée sur les marchés financiers - elle obtient la meilleure codification AAA-, en raison de la sûreté des versements CRDS et de la demi-garantie de l’état français, elle peut faire paraître des publicités comme celle-ci : « La CADES est une signature française de référence. Elle a une gestion auprès des investisseurs dynamique du risque, des opérations sur mesure qui garantissent souplesse et prix. Elle a recours à une gamme très diversifiée d’instruments de financement. Ses émissions se font avec flexibilité avec une grande variété de produits, de maturités et de devises ».

Les « produits » de la CADES sur lesquels reposent la garantie que le « trou » soit rebouché sont :

. des émissions d’obligations qui, pour 99%, sont dématérialisées et transitent par ordinateur. Il s’agit d’emprunts dont les intérêts sont versés chaque année et le remboursement est à date fixe. Un certain contrôle est effectué par l’Autorité des Marchés Français (AMF). Ajoutons que la CADES a le privilège (tant que la confiance des investisseurs lui permet d’obtenir par ce biais de meilleures conditions d’emprunts) de pouvoir convertir des emprunts en devises en emprunts en euros (ça s’appelle les « swaps de taux », où l’on peut espérer obtenir un taux d’intérêt inférieur à celui d’un emprunt direct en euros). L’agence France trésor qui s’occupe des 1000 milliards de déficit de l’état français n’avait pas ce droit jusqu’en 2004 !

. des papiers commerciaux dits courts sur le marché à terme (60 à 90 jours) où beaucoup d’argent circule sans contrôle. Un marché où il n’est pas nécessaire de posséder immédiatement les sommes en jeu pour réaliser une opération. On s’engage pour un prix d’achat d’une marchandise à une date donnée, mais on ne paye qu’une petite partie. On peut alors s’engager pour plusieurs marchandises même si on n’a pas immédiatement l’argent nécessaire. Si la valeur de la marchandise a monté au jour fixé pour l’achat, on peut revendre avec bénéfice. Dans le cas contraire, on peut perdre beaucoup. Qui achète ? Comment ? Rien sur le site de la CADES, rien sur celui de l’AMF. Les transactions sont informatiques, les courtiers laissent une trace écrite après coup, mais peuvent y mettre ce qui les arrange. Sur le bilan de la CADES, environ 5 milliards d’euros seraient ainsi engagés sur ces marchés à terme mais ce chiffre est impossible à vérifier.

► où circule la dette sociale, à qui est-elle vendue ? Les journalistes ayant enquêté sur la CADES ont été de surprise en surprise : « S’intéresser à la CADES, c’est un peu comme enquêter sur le Soviet suprême avec une carte de presse officielle de l’ouest durant la guerre froide. ». Ceux qui sont censés contrôler la CADES (conseil d’administration, conseil de surveillance avec députés, commissaire aux comptes, agence d’audit, agences de notation, Bercy, parlementaires, syndicalistes administrateurs de l’Acoss - Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale, la banque de la Sécurité Sociale -) disent ne pas savoir et/ou renvoient systématiquement vers le président de la CADES, Patrice Ract-Madoux (mari de la juge qui a épargné Juppé). Qui lui même a du mal à justifier la nécessité pour la CADES de coter, en plus de Paris, ses obligations au Luxembourg, un paradis fiscal au cœur de l’Europe où le secret bancaire est équivalent à celui des places offshores. Le même Président disait ignorer qu’une des banques avec laquelle travaille la CADES est la Kredietbank Luxembourg (KB-Lux) qui cumule les scandales : elle a accueilli les comptes de l’Eglise de Scientologie, ceux du groupe Parmalat (l’Enron européen à la gigantesque faillite frauduleuse) avec qui elle a créé des structures installées à Malte et aux îles Caïmans, détournement récent de fonds publics belges. Une autre banque correspondante de la CADES est la Banque Générale du Luxembourg (BGL), soupçonnée dans les années 90 lors du scandale de la Bank of Credit and Commerce International (BCCI) surnommée la Banque du Crime et de la cocaïne. Et Patrice Ract-Madoux, après une semaine de recherches !, a également indiqué aux journalistes ne pas avoir trouvé trace d’un compte de la CADES, pourtant numéroté, qui figure dans l’annuaire public distribué en juin 2004 aux autres banques par la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream. Cette société, où transite quelque 50 000 milliards d’euros par an, gère les échanges de titres sur les marchés financiers des principales places mondiales et en fait chaque jour le bilan. Le journaliste Denis Robert (« Pendant les affaires, les affaires continuent ; Révélation$ ; La boîte noire ») a démontré la création de comptes secrets par cette respectable institution. Enfin, quand on regarde où les responsables de la CADES, en VRP du « trou » de la Sécurité sociale, effectuent leurs « road shows » pour chercher des investisseurs, on y trouve des pays comme le Japon, où la maffia est très puissante, l’Inde, la Slovaquie, la Tchéquie et même en 2003 la Lituanie où la maffia a pignon sur rue.

Bibliographie http://66.249.93.104/search?q=cache:8v72c8AD1ZEJ:collectif.croac.free.fr/download/histoire_et_fin_trou_secu.rtf+emprunts+cades&hl=fr&gl=fr&ct=clnk&cd=6

« Sécurité sociale, main basse sur le trou » - L.Varenne, P.Blanchard - Ed. Carnot « Révélation$ » - Denis Robert, Ernest Backes - Ed. Les arènes


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