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Henrique Diaz Henrique Diaz 29 avril 2013 02:34

Voyons le décalogue qui est à distinguer, par son caractère minimaliste, du reste de la Loi mosaïque et ses joyeusetés comme la lapidation des femmes adultères ou des enfants gloutons.

1 : Un seul dieu adoreras.
=> C’est vrai, il faut être cohérent. Mais en soi, ce n’est pas un impératif moral mais un impératif religieux.

2. Point ne blasphèmeras.
=> Bah, pareil.

3. Le jour du seigneur garderas.
=> Ici confusion typique d’une habitude prise avec le temps, c’est-à-dire d’une coutume pouvant présenter quelque intérêt dans certaines conditions avec un principe de morale proprement dit. D’ailleurs Jésus ne s’y trompera pas en expliquant que celui qui refuserait de sauver la vie d’un agneau le jour du sabbat, sous prétexte qu’il ne faut pas travailler, va contre l’esprit même de la loi, qui est plus haut que sa lettre.

4. « Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne. »
=> C’est donc pour vivre plus longtemps qu’il faudrait honorer ses parents ? Eh bien moi je n’ai pas besoin d’une telle promesse pour montrer du respect et de la considération à mes parents. Il me suffit, quand il leur arrive de m’agacer, de me rappeler qu’à leur place et étant donné tout ce qu’ils ont fait pour moi, je penserais mériter de la patience et de la compréhension.

5. Point ne tueras.
=> Ah enfin, une règle morale, qui découle comme je l’ai indiqué plus haut du principe de réciprocité et de cohérence qu’un peu de réflexion suffit à comprendre, sans avoir besoin d’être croyant. Encore qu’il faudrait préciser « point ne voudras la mort de ton frère » : il peut arriver qu’on tue par accident ou pour éviter un grand mal comme ce médecin qui avait contracté la rage à une époque où il n’y avait pas de vaccin et qui demanda à être empoisonné pour éviter des souffrances inutiles et de devenir un danger pour ses semblables. Celui qui lui a fourni du poison l’a tué sans pour autant vouloir sa mort ; s’il avait pu trouver un autre moyen de lui éviter de devenir un danger pour les autres, il l’aurait utilisé.

6. Point d’adultère ne commettras.
=> Oui, à condition de définir l’adultère comme une relation sexuelle hors mariage sans le consentement de l’autre époux. L’adultère en ce sens est sordide et mesquin. Mais si les deux époux s’entendent sur la possibilité de relations hors mariage, comme cela est devenu plus facile depuis l’invention de la contraception, il n’y a aucune objection morale à cela. Seulement des questions d’ordre pragmatique et d’hygiène. Dès lors qu’il y a consentement éclairé (et donc d’adultes) et mutuel, il ne peut y avoir immoralité.

7. Point ne déroberas.
=> Oui, à condition que le bien en question soit effectivement la possession légitime de celui qui le détient, comme lorsque c’est le fruit réel de son travail. Reprendre à un voleur le fruit de son larcin n’est pas vol. Reprendre à un profiteur le fruit de son exploitation du travail d’autrui pour le rendre à ceux à qui cela revient n’est pas vol, à condition d’être soi-même légitime, c’est-à-dire élu par le peuple, pour cela. Ici encore s’applique la règle d’or : personne ne peut vouloir qu’on le prive de sa possession légitime mais chacun veut qu’on la lui rende si elle a été dérobée, voilà pourquoi le profiteur et l’exploiteur ne sont pas cohérents avec eux-mêmes.

8. Point ne calomnieras.
=> Bien sûr, personne ne peut vouloir être la victime d’un faux témoignage. Là encore pas besoin de craindre Dieu pour comprendre le bien fondé de cette règle.

9. Point ne convoiteras la maison de ton prochain.
=> Un peu redondant avec le 7ème, avec cette précision toutefois qu’il ne s’agit pas seulement d’actes mais d’intentions. Mais là encore, n’importe qui comprendra qu’il est logique de respecter la propriété d’autrui si on veut que la nôtre le soit aussi, avec les nuances que j’ai précisées cependant ci-dessus.

10. Ni tout ce qu’il y a dedans (femme, serviteurs, âne...)
=> On appréciera au passage la chosification de la femme, du serviteur comme de l’animal. Heureusement, le sens moral a fait quelques progrès depuis cette époque.


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