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clostra 12 mai 2013 12:57

@MdeP

voilà bien où je voulais vous entendre, mais vous simplifiez à l’extrême (et j’ai aussi souvenir de ces « salles communes » avec des patients à la chemise uniforme non fermée dans le dos, et l’odeur caractéristique...j’ai souvenir qu’ils mourraient les uns à côté des autres, séparés d’un rideau, j’ai souvenir qu’on les traitaient sans leur consentement...« 

Puis vint la médecine glorieuse, scientifique, lumineuse invitée par ces bambins qu’on allait sauver et, c’est vrai, ils furent nombreux, avec une problématique complexe qui allait nous projeter dans le monde de l’éthique...to be or not to be. Ces »vivants rescapés« appartenant désormais à ... leur sauveur, bientôt généralisé à tous ceux qui survivent grâce à un geste technique...Un monde finalement d’une violence inouïe, avec droit de vie ou de mort.

Alors que se passe-t-il dans les hôpitaux ? non pas deux mais trois pouvoirs sont confrontés (oui, de front) à une problématique qui les dépasse.

1 - Le pouvoir du savoir médical (que l’on peut contester puisque excepté le savoir des labo pharmaceutiques, des fabricants de matériel d’investigation, de soin souvent en test, parfois bancales - bancaux ? - ces connaissances ne serviraient qu’à faire un diagnostic, un pronostic, alors que »quelque part« - cherchez un peu - le patient est le seul spécialiste de SA maladie, raison pour laquelle ce sont également eux qui peuvent faire avancer la science avec sans doute moins de dégâts - je force le trait). Notez que le savoir appliqué à la clinique, soutenu par les connaissances des »investigateurs« devrait largement suffire à occuper le précieux temps de ces diplômés. Il y a sans doute là-dessous quelque chose qui nous échapperait.

2 - Le pouvoir dit »administratif« bien souvent exercé par des paramédicaux qui ont longtemps exercé en tant qu’infirmiers, des techniciens et ingénieurs, dans le but d’accompagner les médecins dans leur diagnostic/pronostic/soins/prescriptions. Ce sont eux qui font le lien entre les médecins, le personnel paramédical et l’administration. Les directeurs d’établissement ont suivi un cursus qui vaut bien celui des grandes écoles (à Rennes) ainsi que les DRH, Compta et autres gestionnaires, les cadres hospitaliers cités ci dessus ont également suivi une formation à la gestion d’un service. Les cadres hospitaliers servent de putching ball, ils sont le défouloir, surtout lorsqu’ils rappellent chacun à ses devoirs (ponctualité, hygiène...). En règle générale, le personnel médical essaie de se les »mettre dans la poche« mais ils sont formés...s’ils y parviennent ces cadres entrent en guerre contre l’administration...

3 - les »patients«  : ceux-ci n’ont acquis leurs lettres de noblesse que depuis peu (les années 90) et doivent être représentés (souvent par des tutelles des associations de famille...). Ceux-là peuvent être des »électrons libres" et entrer en confidence avec les uns ou les autres. Comme il est vrai que c’est plutôt du service (sortir au plus vite guéri) que ceux-ci vont avoir à se plaindre et que l’ambiguité est maintenue par le fait que les secrétariats sont tantôt pour les médecins, tantôt pour l’administration...Voyez ce que ça donne si l’image d’un service est celle de l’accueil du secrétariat, alors que - exemple anodin, surchargé le médecin responsable tarde à communiquer les dossiers...

Voilà pourquoi le problème n’est pas simple. Les médecins se plaignent d’avoir trop de paperasserie, mettez-leur un administratif, il voudra le remplacer par du personnel paramédical...

Il y a un 4ème pouvoir, obscur celui-là : le pouvoir politique qui ne peut supporter que son établissement hospitalier puisse avoir mauvaise réputation...et bien d’autres choses.


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