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Onecinikiou 21 mai 2013 01:50

La position du FdG sur l’euro est aussi assez cocasse, dans la mesure où Mélenchon ne fait à cette occasion que démontrer :

1/ son incompréhension dramatique du rôle structurant de la monnaie, qui ne peut que correspondre aux aspirations et intérêts d’un peuple et d’un seul. Or n’y a pas de nation ni de peuple européen, il ne peut donc y avoir que des monnaies nationales. Cqfd. Sa perception de l’Allemagne dans ce rapport de force est d’ailleurs hautement grotesque, comme parfaitement mis en évidence par Sapir :

http://russeurope.hypotheses.org/1102

2/ sa soumission intégrale au politiquement correcte et à l’idéologie dominante, malgré ses vitupérations surjouées sur des épiphénomènes sans grande importance. Sur les enjeux fondamentaux il prisonnier de ses utopies mortifères qui façonnent sa vision politique (si tant est que l’on puisse parler de vision) : internationalisme, fédéralisme, immigrationnisme, antiracisme, qui sont toutes compatibles - j’insiste - avec le mondialisme le plus prédateur et destructeur, et la doxa dominante relayée par les mass-médias aux ordres de leurs actionnaires. Vous avez dit paradoxe ? Nullement : Mélenchon et consorts sont leurs alliés objectifs.

En réalité, et je comprend que cela vous gène aux entournures, nos gauchos, souvent incultes et donc manipulables, ont été les cautions idéologiques inespérées - et ce faisant les parfaits idiots utiles - du grand Capital apatride, et ont précisément permis le déploiement effectif de ladite mondialisation en le légitimant déjà idéologiquement dans le champ intellectuel, et qui est un préalable absolument indispensable avant son application politique concrète. Dans ces conditions il convient de rappeler Bossuet : « Dieu rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ».

Leur problème est souvent très simple à comprendre : ils ne savent pas raisonner par les structures macro-économiques, ni comprendre la rationalité intrinsèque à la mondialisation, et croient ainsi naïvement qu’en augmentant les salaires de façon autoritaire et sans contre-partie protectionniste (qui pour le coup n’apparait pas dans le programme du FdG) ils amélioreront les conditions des travailleurs. Ils ne feront que ruiner le peu d’avantage comparatif et de compétitivité qu’ils nous restent, et ce à cause de l’euro-mark, et jetteront instantanément des millions de travailleurs au chômage. C’est bien pour cela que la hausse des petits salaires ne peut s’accompagner dans un premier temps que par une baisse des charges des entreprises, financée elle-même par une mesure protectionniste : une taxation aux frontières en rétablissant des droits de douane modulés en fonction du change monétaire. Cela afin de rétablir un équilibre macro-économique minimal permettant dans un premier temps de nous réarmer dans la mondialisation.

Mais il est vrai, encore une fois, que tout cela s’accorde très mal de mesures protectionnistes (et l’on comprend pourquoi le FdGa tant de mal à y faire référence), dans la mesure où si effectivement elles permettent de sauver les emplois et salaires des travailleurs français (le mot important est français en l’occurrence), cela se fera au prix d’une moins-value sociale et économique des pays en voie de développement, et de leurs « prolétaires en haillons ».

Voilà qui est propre à mettre définitivement à mal la vision internationaliste puérile de nos idéalistes bornés, de nos croyant en l’intérêt opérant supra-national d’une multitude de prolétariats, de la communion à l’échelle mondiale de l’ensemble des travailleurs, et qui est une révoltante aberration tant géopolitique, historique, qu’anthropologique.

L’ « humain d’abord » ne signifie strictement rien dans sa transcription politique concrète, et ne peut représenter en aucun cas un cris de ralliement crédible pour les masses de travailleurs français en déshérence, victimes du cadre imposé à la fois par la droite mondialiste, libérale et prédatrice, et par son parfait pendant à gauche : internationaliste, libertaire et naïvement utopiste. Les « Français d’abord », voilà qui veut dire quelque chose à son oreille. Croyez-bien qu’à l’avenir la dynamique n’est pas du côté des premiers, totalement inaudibles sur cette question pourtant fondamentales.

Lorsque vous aurez enfin compris que pour des sincères patriotes, l’intérêt supérieur de la patrie transcende les clivages partisans, et jusqu’à la lutte des classes (dont il n’est pas ici question de nier l’existence), qui plus est en période de menace absolue de la voir se désintégrer sous les coups redoublés des mondialistes de tout bord, alors vous aurez fait un grand pas vers la réalité des rapports de forces internes aux nations.

Combien d’années - de décennies ! - au PS avant de se rendre compte qu’il lui serait impossible de le réformer idéologiquement de l’intérieur ? Et c’est le même qui réclame aujourd’hui inlassablement, la gueule enfarinée, qu’on lui fasse confiance car il croit possible de réaliser à l’échelle du continent européen ce qu’il n’a pas pu, su - ou voulu - faire à l’échelle de son parti ?! Pour qui n’a pas vocation à être endoctriné, la contradiction crève les yeux.

Et pourquoi ce déni et cet aveuglement ? Je vais vous le dire, et qui est réductible à de la petite politicaillerie : par crainte d’être identifié à de sombres individus aux velléités nationalistes, par effroi absolu d’être confondu idéologiquerment à eux, quand bien même se serait-on lourdement trompé soi-même en prévision et prospective politique, économique, monétaire, institutionnelle et démocratique.

Et ce alors qu’il n’y avait absolument aucune fatalité à cela, encore fallait-il avoir l’honnêteté - et le courage surtout - de revisiter son imaginaire. Pour preuve, les souverainistes de tout bord politique (de Seguin à Chevènement en passant par Le Pen) ont eu raison de façon constante eux, tant sur le fond que sur la forme, contre Chirac, contre Mitterrand, contre Mélenchon donc.

Au lieu de le déplorer et verser des larmes de crocodiles les humanistes bien pensants, les idolâtres de la communion planétaire des peuples, les apologues d’un universalisme totalitaire (et il y aurait beaucoup à dire sur cet universalisme laïcard), les croyants internationalistes devraient plutôt penser à refonder leur cadre de pensée non pas en fonction de présuposés idéologiques éminemment critiquables (vu qu’ils ont été systématiquement démentis empiriquement), mais en fonction précisément des faits et du réel.

Par exemple :

- Pas de nation ni de peuple européen = pas de monnaie unique.

- Pas de consensus possible à 12 Etats-membres et encore moins à 27 = pas d’harmonisation fiscale ou sociale possible = pas d’Union politique et institutionnelle souhaitable.

- Pas d’intérêts géostratégiques convergents au sein d’un espace européen fixé arbitrairement = pas d’Europe de la défense envisageable.

- Pas de convergence macro-économique mondiale entre des nations ayant intrinsèquement des compétitivités forts différentes (liées à la nature et histoire de leurs appareils socio-productifs respectifs, dont il est vain d’appeler à leur transfiguration même à moyen terme) = retour du protectionnisme aux frontières nationales.

Voilà ce qu’on appelle du pragmatisme, de l’adaptabilité gage de la protection et survie de sociétés vivantes et qui souhaitent le demeurer. Très loin des chimères discursives de nos intellos trotskistes.

Au plaisir de vous lire, cher « Citoyen ».


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