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Henri Masson (---.---.202.202) 29 septembre 2006 18:10

Pour affirmer que l’espéranto a échoué, il faut d’abord savoir quel était le but initial de cette langue. Umberto Eco avait dit que non à Paul Amar, sur Paris Première (27 février 1996).

Ce qui est curieux, dès que l’on parle de l’espéranto, n’importe qui se croit compétent pour émettre un avis. Certains accusent les espérantistes, à commencer par moi-même, de manque d’ouverture d’esprit, et j’en passe, or, de l’autre côté c’est mille fois pire : on arrive avec ses a priori, ses idées toutes faites, sans la moindre référence, et on n’en démord pas. J’ai déjà écrit ailleurs que je suis venu à l’espéranto avec un certain scepticisme, presque en cachette.

C’est curieux que, dans l’esprit de certains, dès que l’on a touché à l’espéranto, on devient suspect : et voilà que les professeurs Umberto Eco, Robert Phillipson, François Grin, et j’en passe, sont infectés par le virus vert et à mettre en quarantaine ! smiley À partir d’un tel raisonnement, si un ethnologue avait le malheur d’apprendre la langue de telle ou telle peuplade pour mieux comprendre sa culture et son mode de vie, alors il devrait être exclu de la communauté scientifique, comme Galilée ou Copernic le furent pour l’astronomie et leur vision du mouvement des astres et planètes. Or, on peut dire de la Langue Internationale : « Et pourtant, elle tourne ! ».

A l’origine de l’espéranto, dans le premier manuel publié à Varsovie en 1887, le but que s’était fixé le Dr Zamenhof était celui-ci :

Ke ĉiu, kiu ellernis tiun ĉi lingvon, povu tuj ĝin uzi por la kompreniĝado kun homoj de diversaj nacioj, tute egale ĉu tiu ĉi lingvo estos akceptita de la mondo kaj trovos multe da adeptoj aŭ ne, — t.e. ke la lingvo jam de la komenco mem kaj dank’ al sia propra konstruo povu servi kiel efektiva rimedo por internaciaj komunikiĝoj.« ( »Internacia Lingvo" [skirlet pourra taper ça en russe, langue d’origine du premier manuel] smiley ], p. 11 et 12)

C’est-à-dire : Que chacun, qui a appris cette langue-ci, puisse l’utiliser tout de suite pour la compréhension avec des hommes de diverses nationalités, indifféremment si cette langue sera acceptée par le monde et trouvera beaucoup d’adeptes ou non, — c’est-à-dire que la langue dès le début même, et grâce à sa propre construction, pourra servir comme moyen effectif pour les communications internationales. (Langue Internationale", pages 11 et 12).

Donc : objectif atteint. C’est plus tard, lorsqu’il s’est avéré que l’espéranto fonctionnait de façon satisfaisante, comme les autres langues vivantes, que se sont affichées de nouvelles ambitions.

Ce qui est clair, c’est que le même plus-que-minable apparaît sous différents pseudonymes et IP et qu’il n’y a pas lieu de répondre à ses provocations, mais de continuer à ajouter des informations sur la progression effective de l’espéranto :

On sait déjà que la ville de Montpellier a son site en plusieurs langues et, depuis cette années, en espéranto aussi : http://eo.montpellier.fr/18-accueil.htm

En Allemagne, la municipalité de la ville de Herzberg a voté, le 11 juillet, pour que la ville reçoive la dénomination « Herzberg am Harz, die Esperanto-Stadt/la Esperanto-urbo » : http://www.herzberg.de/ (cliquer sur ICH : Interkultura Centro)

Une information diffusée récemment nous apprend que la ville d’Okrisky, près de Trebic, en Moravie, se présente aussi en espéranto : http://www.okrisky.cz/es_index.asp

Les initiatives se multiplient un peu partout dans le monde. Et Masson n’y est pour rien. >


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