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Danièle Dugelay Danièle Dugelay 23 mai 2013 01:00

Peut-être serait-il plus judicieux de revoir notre politique d’assistance et penser à des solutions destinées à prévenir plutôt que guérir. C’est souvent bien tard, lorsque les dettes se sont accumulées, et il serait sans doute plus facile d’intervenir quand les difficultés commencent. L’individualisme règne trop souvent dans notre société, mais aucun de nous n’en est responsable, c’est la forme de pensée qu’inculque tout notre environnement, dès l’école où on doit toujours faire la preuve qu’on est meilleur qu’un autre. La compétitivité engendre le sentiment de d’une infériorité forcément coupable.

C’est pourquoi il me semble qu’on pourrait envisager une société plus solidaire, une société où on n’aurait pas à avouer ses difficultés, mais à les dire tout simplement parce qu’il est naturel de se trouver dans des situations difficiles, que cela peut arriver à n’importe qui. Oui, une société où la situation financière de chacun ne serait pas ressentie comme digne ou indigne. Ils sont certainement nombreux ceux qui sont dépassés par les difficultés quotidiennes, surtout parent isolé avec plusieurs enfants, quand le temps ne suffit plus à faire face, quand la fatigue s’en mêle. Ces personnes se retrouvent à bout de forces, perdues face à leurs responsabilités, perdues mais aussi incapables parce que la résistance humaine a ses limites et que celles-ci sont différentes selon les individus.

Ce n’est pas facile de s’adresser à des services sociaux lorsque c’est ressenti comme un échec et là c’est la conscience collective qui est responsable ; l’organisation de nos services sociaux n’en est que l’image concrète. Il n’existe pas le plus souvent de services de prévention si ce n’est celui, bien insuffisant, des allocations familiales avec des personnes qui viennent vous apprendre à gérer votre budget, mais souvent quand le mal est déjà fait. Ce n’est pas facile d’aller voir l’assistante sociale (généralement au féminin) car le mot lui-même rend la démarche difficile. Les assistants aident forcément les assistés et ce mot a tant de connotations péjoratives. Ne serait-il pas mieux d’avoir des services d’amitié solidaire ? D’ailleurs un service d’accueil comme SOS amitié pourrait aider à faire le pas. Actuellement, on vous propose rarement une aide de soutien, de prise en charge temporaire, mais plutôt une aide financière ou un étalement de votre dette, à condition que vous prépariez un dossier prouvant l’état de délabrement de vos finances. C’est trop tard et, ici et maintenant, c’est culpabilisant. De plus, vous êtes déjà perdu dans vos papiers et il vous faut trouver le temps de monter ce fameux dossier, c’est souvent vous demander l’impossible. Tout à côté, on vous propose des crédits à la consommation avec un taux d’intérêts de 20%, mais là vous avez le statut de « client » et vous êtes accueilli comme quelqu’un qui apporte quelque chose et non qui reçoit. En fait, on vous escroque. L’argent est une marchandise alors que cela ne devrait être qu’un moyen d’échange.

En ce moment, certains pensent à refaire le monde, d’autres plus prosaïquement , à l’approche des élections municipales, réfléchissent sur la meilleure manière de faciliter la vie des citoyens au plan local. Mon texte est un peu brouillon et je demande votre indulgence : en fait, il s’agit de quelques réflexions que j’ai écrites au fur-et-à-mesure. Il faudrait approfondir, mais n’y a-t-il pas là quelques pistes ?
Finalement, le principal obstacle à vaincre, n’est-ce pas la solitude ?


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