Bonjour Hervé,
Et merci pour votre lecture et votre appréciation.
Lorsque vous dîtes que : "j’ai compris l’existence de ces deux systèmes il y a bien longtemps
déjà, sans pour autant en tirer avantage pour la raison simple que les
deux sont resté très longtemps opposés l’un à l’autre et mon travail de
ces 10 dernières années consiste à les faire se rapprocher et accepter
l’un l’autre« , je ne peux qu’approuver.
J’ai choisi de présenter l’opposition de ce double système sous cette forme-là qui possède l’avantage d’avoir été théorisée par un prix Nobel en économie, ce à quoi beaucoup de monde attache une importance considérable aujourd’hui, mais si l’on analyse en profondeur cette représentation, il est difficile de ne pas y trouver quelques similitudes avec les concepts de principe de plaisir Vs principe de réalité de FREUD, celui d’animus Vs anima de JUNG ou encore celui de langage analogique Vs langage dialogique de WATZLAWICK, etc., et de nombreux autres »modèles« tels que notamment les principes du yin et du yang. Certes, si l’on se concentre sur les différences entre tous ces concepts, nous en trouverons suffisamment pour prétendre que ce n’est pas pareil, que l’on ne parle pas de la même chose et qu’il ne faut pas tout confondre, mais si l’on observe tous ces phénomènes dans une relation complémentaire plutôt qu’antagoniste, alors nous pouvons très bien percevoir qu’au delà de leurs différences, ils possèdent de nombreux points communs et que c’est un seul et même processus que tous ces chercheurs ont théorisé, sauf qu’ils en ont étudié une partie qu’ils ont représentée dans leur »jargon« personnel.
Vous dîtes : » je passe beaucoup de temps à vérifier et mettre à l’épreuve de la contradiction mes principes de pensées« . C’est la solution que préconise Richard HEUER cité dans l’article pour justement éviter les biais cognitifs. En effet, comme le précise Daniel KAHNEMAN en introduction de son ouvrage, nous passons plus de temps à chercher la paille dans l’œil du voisin en évitant soigneusement de remarquer la poutre que l’on a dans le sien (il ne le dis pas ainsi, mais c’est l’idée). Le meilleur moyen reste de soumettre ses théories à la contradiction comme vous le faîtes. Le problème réside dans le fait que votre contradicteur est lui aussi dans le même état d’esprit, au final, quid de celui qui a la plus grosse poutre dans l’œil ???
Le moyen que j’emploie pour déterminer cela est en rapport avec mes articles que j’ai écris sur les paradoxes. Un contradicteur qui désapprouve vos réflexions en émettant une argumentation paradoxale signe le fait, pour le dire sous une forme en rapport à ce billet, que son système 1 et son système 2 ne travaillent pas ensemble. Ils sont »dissociés« . Et il existe toute une échelle de gravité de la dissociation qui va de la simple erreur de raisonnement à la personnalité scindée en deux ( »clivage« pour les psychanalystes). Lorsque un contradicteur me met face à un paradoxe que j’ai pu émettre (ce dont vous avez été le seul à faire dans tous les articles que j’ai pu écrire), je suis content, car cela démontre mon erreur de raisonnement et le point que je dois corriger ou approfondir pour être plus clair ou plus précis, mais lorsqu’un contradicteur s’oppose à mes propos sans être capable d’expliciter en quoi mon raisonnement peut être paradoxal ou faux, ou pire encore en justifiant le sien (de raisonnement) en émettant des paradoxes, là, je sais que je suis dans l’affrontement et non plus dans le débat.
Bref, les paradoxes sont mes »indicateurs" de cette cohésion entre système 1 et système 2.
Bonne idée que votre projet d’article sur vos aphorismes d’autant que j’avais particulièrement aimé celui que nous avions évoqué concernant la règle d’or.
Sur votre dernier message (11 juillet 22:12), vous schématiser-là le fonctionnement de l’intuition. C’est un sujet que je compte prochainement évoquer comme suite à cet article, mais je n’ai guère le temps en ce moment.
Au plaisir de vous lire prochainement.