Bonsoir, Alinea.
Des grands interprètes et chefs d’orchestre, mais aussi des
compositeurs juifs, il y en a pléthore depuis la fin du 19e siècle, notamment
chez les Ashkénazes. L’origine s’en trouve, à mon avis, dans les oukases russes
qui ont interdit l’accès des Juifs aux villes d’Ukraine et de Biélorussie.
Nombre de ces Juifs sont devenus des musiciens allant de village en village
pour gagner leur vie en animant les fêtes. Ainsi est née la tradition klezmer*,
mais cette réalité a aussi développé le goût de la musique classique chez les
Juifs et leur a fait prendre conscience d’un fait qui a pris toute sa valeur
après le génocide de la 2e Guerre mondiale : la musique est
universelle et un Juif bien formé, fuyant les pogroms, peut en vivre partout
sur la planète s’il possède un talent et a fortiori un don. Cette tradition se
perpétue encore : l’un de mes ex-collègues, séfarade, a tenu à ce que ses
quatre filles apprennent à jouer chacune d’un instrument. Au cas où...
D’excellents compositeurs juifs, il y a eu et il y en a encore : outre
Mendelssohn déjà évoqué (sans oublier sa sœur Fanny**), on peut notamment nommer
Moscheles, Meyerbeer, Mahler, Korngold, Schoenberg et Bernstein, pour ne citer
que ceux-là.
* Musique
klezmer : de Pitchi Poï à New York
** L’injuste
destin de Fanny Mendelssohn