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Philippe VERGNES 21 juin 2013 10:33

Bonjour Loup Rebel,

J’ai bien aimé ce billet bien que je ne sois qu’à moitié d’accord avec la citation de Gaston BACHELARD en introduction de ce texte : « L’objet de notre recherche nous désigne plus que nous ne le désignons » que l’on peut rapprocher du fameux « Connais-toi toi-même » de SOCRATE.

À ces citations je leur préfère celle, plus complète à mon sens (mais j’en rigole d’avance rien qu’en disant cela…), que Sun Tzu a pris soin de maintes fois exprimer (sous plusieurs formes et à divers chapitres) dans son traité sur « L’art de la guerre » : « Connais ton ennemi et connais-toi toi-même, même avec cent guerres à soutenir, cent fois tu seras victorieux. Si tu ignores ton ennemi et que tu te connais toi-même, tes chances de perdre et de gagner seront égales. Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par les défaites ».

En effet, si en temps de paix le « connais-toi toi-même » est un objectif nécessaire qu’il convient de poursuivre pour parvenir à une certaine conscience de soi ; en temps de guerre, il ne saurait suffire à rétablir l’équilibre entre les différentes factions ce qui donne un net avantage à celle qui sait se montrer la plus agressive.

Or, comme vous le faisiez très pertinemment remarquer sur un autre sujet (Par Loup Rebel (---.---.---.51) 5 juin 16:15 « Tout se ramènerait-il à des duels permanents ? Hier à la pointe de l’épée, aujourd’hui par les feintes dans les joutes verbales ? »), la situation mondiale actuelle nous conduit à considérer que nous sommes en guerre, une guerre non plus menée « à la pointe de l’épée » (bien que de nombreux – trop nombreux – pays en passent cependant par là), mais générée sur le champ des pensées et des idées. Tout du moins dans nos « démocraties ».

Il me semble que ceci est important, car, comme le faisait si bien remarquer Sun Tzu, la connaissance de soi-même n’est pas suffisante pour l’emporter dans ce genre de guerre. À celle-ci il faut y rajouter une difficulté supplémentaire qui est celle de connaître son ennemi et de ce point de vue là, la partie est loin d’être gagnée comme vous avez pu le constater sur les sujets sur la novlangue qui vous ont inspiré ce billet.

Toutefois, ayant appris à connaître mon ennemi, et même si je remets toujours mon ouvrage « cent fois sur le métier » plutôt que vingt, mes connaissances sur le sujet et les nombreuses années que j’y ai consacrées me permettent de dire qu’une évolution, certes lente, est toutefois perceptible. La partie est des plus incertaines, mais les prises de conscience sont inversement proportionnelles aux difficultés sociales que nous rencontrons.

Où se situera le point de rupture ?

Mystère…

Qui vivra verra.

Sur l’auteur de cette réflexion que vous nous faites partager, j’y reconnais là un de mes autres « dadas » qui est celui de l’hypersensibilité. Sujet au combien méprisé, dénigré et caricaturé dans notre société actuelle. Les « hypersensibles » sont les « sentinelles », les « lanceurs d’alertes » de toute organisation sociale, les ostraciser comme le fait actuellement notre société et le culte de l’homo œconomicus équivaut à foncer droit dans le mur sans ceinture de sécurité ni air bag… un véritable suicide. Cependant, en se battant sur un plan idéologique, les choses bougent… imperceptiblement à l’échelle individuelle, mais au niveau sociétal certains changements s’opèrent déjà qui ne produiront leurs effets (si effets il doit y avoir) que dans le futur. Cependant, ce futur sera orienté par nos prises de conscience du moment qui passent par la connaissance de notre ennemi.

Comme je le dis souvent : c’est tout un programme.

Bien à vous


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