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heliogabale heliogabale 12 juin 2013 20:55

La Syrie est tombée dans une guerre civile très meurtrière : dès lors, la population soutient le camp qui est le plus apte à rétablir la paix civile. Il est évident que le régime syrien est celui qui garantit le plus de stabilité au peuple syrien (sécuritaire, institutionnel, religieuse...).

Il est évident également que les rebelles n’ont pas les moyens (politiques et militaires) de mener et gagner une guerre civile : quand ceux qui composent la rébellion s’en rendent compte, certains quittent les rangs et rentrent chez eux et les autres se radicalisent (c’est souvent dans la mouvance salafiste qu’on les recrute).

La révolte syrienne a eu deux phase : la première qui a commencé en mars 2011 et qui s’est fini durant l’été-automne 2011 était plutôt politique : les gens qui manifestaient (proportion non négligeable de la population syrienne quand on connaît le niveau de répression du régime) le faisaient globalement de manière pacifique. Parfois ça finissait en émeutes. Le régime syrien a préféré répondre par la force tout en esquissant des réformettes et en adoptant des mesures sociales pour calmer la population.

La révolte syrienne a accouché d’une souris : pas assez puissant pour ébranler la structure du régime qui bénéficiait d’un certain soutien au sein de la population (classes moyennes, minorités...) et de forces militaires restés solidaires au régime (malgré des désertions), pas capable d’établir des alliances au sein du régime pour se débarrasser d’Al Assad, pas assez structuré politiquement (certainement par la difficulté d’être un opposant en Syrie) etc.

Bref, ça a échoué...cette révolte s’est radicalisé et est allé trouvé des soutiens extérieurs et ça s’est transformé en guerre civile et est devenu même une guerre civile aux implications régionales et mondiales (retour de la guerre froide etc.)

Maintenant, il me semble que le grand gagnant de cette guerre est l’Iran : il est en train de devenir l’interlocuteur incontournable de la région, celui sans qui la crise syrienne ne pourra se dénouer. Et quoique l’on dise, la Syrie est devenue d’une façon ou d’une autre un satellite de l’Iran (à la manière de l’Irak). Dans le même temps, l’influence iranienne dans la région est logique.

Cette guerre civile a révélé également l’impasse de l’islamisme politique, que ça soit la version soft (Turquie) ou hard (Arabie Saoudite, Qatar). A l’exception de la péninsule arabique (les descendants de Bédouins), le monde arabe a une réelle incompatibilité avec ce modèle (certainement l’influence du nationalisme arabe, qui renaîtra de ses cendres lorsqu’il aura fini sa mue démocratique).


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