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Éric Guéguen Éric Guéguen 3 juillet 2013 00:17

Oui mais vous ne dites pas tout...

Il apparaît en effet que seul le projet de Constitution de l’an I, promulguée en juin 1793, fit droit à l’avis du peuple en son entier ou presque (suffrage public imposé). La souveraineté populaire devait succéder à la souveraineté nationale, le pratique au symbolique. La Première coalition tomba à point nommé pour en différer l’optimisme. En temps de guerre, les palabres démocratiques deviennent très vite un contretemps délétère, surtout face à une Europe coalisée pressée d’en découdre par quelques monarques et répondant à ceux-ci au doigt et à l’œil. L’objectif du Comité de Salut public, seul régent du moment en attendant des jours meilleurs, était de faire du peuple un colosse exalté, de voir des nuées de gens de peu marchant comme un seul homme au son du « Ça ira ». Emmenés par quelques généraux audacieux, le nombre allait suppléer au défaut d’art, de talent et d’expérience en matière militaire. Lorsque le génie de Bonaparte entrera en résonance avec lui, le nombre fera des merveilles pour pérenniser les valeurs révolutionnaires et inviter toute l’Europe à faire nombre à son tour en embrassant le patriotisme. Grâce au jeu mimétique de ses ennemis et aux revers de fortune de son héros, la France rendra les armes, ayant néanmoins semé au gré de sa Grande Armée nombre de morts, certes, mais également les boutures de la modernité qui fleuriront au Printemps 1848. Sous le couvert d’une advenue prochaine de la démocratie par le biais du suffrage universel masculin laissé en suspens, la Convention sanctionnait la loi du nombre par le métier des armes.


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