• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Demian West 29 août 2013 09:52

En fait, pour un praticien ça ne se passe pas comme ça.


Il y a une signature personnelle dans chaque oeuvre jusqu’au plus petit croquis. 

Et dès lors qu’une excellence innée a été développée à un certain degré harmonqiue, elle n’est plus intermittente. Je veux dire qu’elle est permanente. D’ailleurs Vinci dessinait toujours un profil avant de se mettre à travailler, comme si ce petit croquis le mettait dans un état auto-hypnotqiue d’excellence. Et effectivement ça marche comme ça.

C’est comme Lascaux, l’art pictural n’est pas évolutif comme les autres arts, il est pour certains excellent d’emblée. Lascaux était un achèvement de l’art dès son apparition, nul n’a fait mieux. Et pour le jeune Vinci c’était pareil, tout jeune il a dessiné et peint des chefs-d’oeuvre sans avoir rien appris de maîtres. Picasso de même a peint des tableaux classiques achevés vers 16 ans. Les exemples sont nombreux et éloquents. Et c’est un art qui ne produit pas des erreurs ou des bugs. On a la main et on la garde toute la vie. Même quand on ne produit pas pendant des années, on ne la perd pas au contraire. Tout comme un Valéry écrivait encore mieux après une décennie de silence épistolier.

Ce n’est pas comme jouer du violon, un art qu’il faut exercer tous les jours pour ne pas le perdre.

Léonard a eu des faiblesses dans les anticipations des effets de ses expériences techniques sur les pigments et supports, mais jamais au point de faire un mauvais dessin préparatoire. Ou de faire une esquisse ou un croquis vulgaire ou grossier. Tout est bon.

Et comme tout bon artiste, il a certainement déchiré et jeté ce qui ne lui semblait pas assez bon. 

Il y a tant de points incertains, inharmoniques, malhabiles et approximatifs dans cette oeuvre d’imitateur qu’on n’y sent jamais la main sûre de Vinci.

Il y a une délicatesse permanente dans tous points des oeuvres de Vinci qui est ici totalement absente, hormis dans les emprunts grossiers faits à ses images. Cette oeuvre est un collage à la manière de Vinci fait par une personne qui n’avait ni son toucher non plus que sa science de l’harmonie qui sait unifier une peinture sous un voile de mystère que seule l’huile peut produire quand on la maîtrise totalement après des décennies de pratique silencieuse et retirée du monde.

Pour moi, il y a autant de différence entre une oeuvre de Vinci et cette imitation vulgaire, qu’entre une photo numérique actuelle et une photo publiée dans un Paris-Match des années soixante, les pros de la photo me comprendront.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès