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Yannick Comenge (---.---.102.41) 6 octobre 2006 11:27

J’ai assisté à l’université d’été de Sauvons la recherche et voila quelques reflexions que je partagerai avec vous. Je prefere opter sur une transparence d’idée...

Je comprends que certains présidentiables ne soient pas venu à Fleurance. Avec le recul, je suis assez compréhensif vis à vis d’un Sarko, d’une Ségo... Il est vrai que bon nombre de participants, j’allais dire partisans par lapsus... sont de gauche et voire d’anciens idéalistes de l’ultra-gauche. Donc il aurait fallu une vraie dose de masochisme pour Sarkozi pour venir à Fleurance.

Pour Mme Royal, l’idée de venir s’exposer dans une localité « fabiusienne » etait probablement tres risquée.

Pour les propros de Monsieur Monthubert sur la qualité des débats, on peut approuver. Mais, avec le recul, les audiances etaient assez verouillées par les ténors de Sauvons la recherche. Donc la salle etait plutot spectatrice de questions bien bachottées apparemment. Je me suis meme laissé avoir au debut, constatant la parfaite diction de certains maitres de conférence qui posaient question sur question sans sourciller. A chaque prestation on voyait un ruban de militant SLR applaudir en cadence pour pousser la salle à réagir. Donc le debat à mes yeux etait tres asceptisé et on avait plus l’impression de voir un syndicat exercer une forme de communication rodée plutot qu’un vrai débat « sans a priori ». Avec le recul, je vois meme que les chercheurs etaient deçus d’avoir vu une partie du sujet tourner autour du rapprochement entre les prépas et les facultés... On a du citer 5 fois le terme de précarité. Une fois le terme éthique. Par contre le mot d’ordre etait « la recherche pour la connaissance ». Certes, si c’est la connaissance qu’on cherche, il n’y a pas de presse à avoir. Les objets d’études ne s’évanouiront pas et on peut donc attendre avant de lancer des projets couteux pour le seul but de la connaissance. Je prefere qu’on dise au chercheur de lier l’utile à l’agréable et de chercher pour la connaissance en refléchissant à des applications pas forcément commerciales. Je n’ai pas vu SLR comme un magma de fossile en train de se cristalliser dans la roche mais j’ai vu que SLR partait dans des slogans faciles et des rangaines parfois tres poussives.

Le probleme enfin est que les jeunes chercheurs précaires n’etaient pas représentés. Aujourd’hui, on melange tout et on a des gens en poste à vie qui se « disent précaires ». Ils n’ont pourtant jamais connu le chomage et la vraie précarité. Ce sont ces statutaires qui sont complices souvent écoeurés du fait que des concours offrent une place pour 300 candidats... Ils disent faire un tri sérieux... mais vu cette proportion ubuesque, je parlerai de hazard ou de necessité de faire croire à une sélection bien évaluée...

Si Monthubert est heureux de son debat (cf Liberation), bon nombre de chercheur ont constaté que des bus qui venaient de Nice, Marseille... n’avaient que 10 ou 15 passagers... ceci montre que SLR n’a pas su négocier une nouvelle donne pour la recherche et cela se sent dans les conversations qu’on avait à table en petit comité. Si les universités d’été de la recherche veulent vivre longuement, il faudra repenser la notion de démocratie des debats. Il ne faut pas confondre debat et AG... Mais apres tout, dans le marasme actuel, il semble que la morale de l’histoire moderne de la recherche est que tout chercheur vit au dépend de la société qui l’écoute.

Yannick Comenge Collectif des chercheurs au Chomage


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