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dana (---.---.176.144) 7 octobre 2006 12:38

Merci pour cet article J’ajouterai une chose :

le gouvernement va jusqu’au bout de la logique sécuritaire.Or, quand on pousse une logique à bout, on risque toujours de sombrer dans l’absurde.

Les deux axes traditionnels des logiques sécuritaires sont : surveiller et punir. On dira ici « prévenir » à la place de « surveiller », mais personne n’est dupe. On peut prévenir la délinquance de multiples façons, mais dans la cas qui nous occupe, il s’agit uniquement de surveillance.

A la surveillance des gens de couleur (ce qui est une manière moins euphémique de dire : lutte contre l’immigration clandestine), à celle des pauvres (qui, n’en doutons pas, sont les prochains boucs émissaires sur la liste), on ajoute la surveillance des « malades mentaux ».

En tant que « malade mental » moi-même, ou du moins ex-malade mental stabilisé si l’on peut dire, et pour connaître d’assez près donc certains de mes collègues, je doute fort que nous soyons plus disposés que les autres (les non-« malades mentaux » à commettre des actes de délinquance. Il arrive, rarement, que certains déclenchements psychotiques soient effectivement catastrophiques : mais la violence produite dans ces moments relève-t-elle de la délinquance ? Je ne sais pas, mais ce que je sais c’est que c’est un sujet important, et que l’assimilation que fait le gouvernement au travers de cete loi des malades mentaux aux futurs délinquants est bien trop précipitée. ça mérite pour le moins de réouvrir le débat de la responsabilité pénale des malades mentaux, de l’absence de discernement (puisque manifestement, certains veulent à tout prix le réouvrir).

Mais le vrai danger de cette logique sécuritaire poussée jusqu’à l’absurde, c’est qu’elle s’acharne à rechercher les racines de l’acte délictueux dans les supposées dispositions du sujet.

Or, sur quel savoir peut-on s’appuyer pour discerner à l’avance chez les individus les germes de la délinquance ? De vagues chiffres statistiques, des études délirantes (cf. le rapport de l’inserm sur les troubles des enfants en bas age), et pas grand chose d’autre. Tout cela procède d’une attitude paranoïaque. La logique de notre gouvernement sur ce point est conforme aux stratégies que mettent en oeuvre certains paranoiaques, interprétant le moindre comportement, le moindre signe, comme un danger potentiel.

Peut-être avez-vous vu le film de Spielberg, inspiré d’une nouvelle de P. K. Dick, Minority report, dans lequel la police est en mesure d’évaluer à l’avance les risques potentiels qu’un individu fait courir à la société : punir les crimes avant qu’ils soient commis. Nous n’en sommes certes pas là, mais la logique sécuritaire tend vers une utopie de ce genre.

Quant au fichage.. il suffit de consulter les articles affichés sur cette page : nous avons tus de bonnes raisons d’être fichés. Mais dire cela, ce n’est pas faire preuve de paranoïa, c’est plutôt la logique en place, au nom de laquelle on nous gouverne, qui se révèle paranoaique.


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