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Philippe VERGNES 31 octobre 2013 09:32

Bonjour bakerstreet,

Très intéressante votre intervention. Je reconnais certaines failles à cet article que je n’ai pas osé rectifier pour beaucoup de raisons : ce n’était pas un article grand public au départ et j’aurais du resté centré sur le fond du sujet sans tenter de le lier à ce que notre société traverse actuellement. C’est là mon erreur.

La question des extrêmes est très judicieuse et votre exemple également. Il y a soixante ans, nous ne connaissions pas les conséquences du silence que se sont imposés nos aïeux lorsqu’ils sont rentrés de la guerre. Aujourd’hui oui, et il est scientifiquement prouvé que nous en subissons les conséquences aujourd’hui. Je veux dire par là qu’un traumatisme (au sens clinique du terme) subit et non résolu au niveau de nos grands parents laisse des traces génétiques au moins jusqu’à la troisième génération.

Ces traces génétiques agissent comme des marqueurs qui créent une faiblesse dans notre système immunitaire (tant du point de vue physiologique que psychologique). Dès lors, si un évènement de vie (qui peut également ne jamais survenir) réactive ce marqueur chez le descendant de la personne traumatisée, il développera des maladies (physique ou mentale) sans être capable d’en trouver la cause, ce qui, dans le cas des traumatismes psychiques aggravera encore plus la situation des descendants car les marqueurs génétiques se renforcent au fil des générations.

Dans ces conditions, où se situe le juste milieu entre pas du tout (nos grands-parents traumatisées par l’horreur de la seconde guerre mondiale) et ce que nous observons à l’heure actuelle sur la victimisation qui se généralise ? Sommes-nous seulement parvenu à un autre extrême ? S’il est clair que certains abusent de ce statut, ne serait-ce pas plutôt qu’un épiphénomène par rapport à la réalité du quotidien des « vrais » victimes ? A ce que je constate sur le terrain, si l’on parle beaucoup des victimes aujourd’hui, nous nous comportons toujours comme avec nos aïeux qui devaient se taire pour se faire accepter par la société.

Quoiqu’il en soit, dans un monde ou la violence est à ce point légitimée, il est à craindre que le pire ne soit pas encore advenue et il ne sera alors plus temps de se poser la question de la prise en charge des victimes de traumatisme car il y en aura trop à traiter et le cycle de la violence pourra ainsi se maintenir.


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