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En réponse à :


jack mandon jack mandon 28 décembre 2013 07:32

Gaijin, Gollum, philouie, Arnaud69,

je rejette en bloc ce type de pensée : la philosophie soi disant amour de la sagesse mais pensée autiste héritée des grecs, illusion d’un monde parfait des idées auquel devrait par l’usage d’une force ou d’une autre se soumettre le monde.
je suis un esprit oriental ( pas fait exprès ) j’observe la vie je la vis et ensuite seulement je cherche a comprendre.

à cette déclaration, j’aimerais apporter ma contradiction.
Dans un papier j’avais tenté de mettre en scène un personnage complexe,
différemment névrosé que toi, Gollum ou philouie ou Arnaud69, mais qui ajoutait
à ma névrose personnelle précisément les mots qui expriment la vie.

Il s’agissait de Simone Weil.
(l’introduction du papier...)

Éros céleste, hermaphrodite incarné dans une période de crise, répondant ainsi à son ambivalence identitaire. « Elle appartint à ces êtres exceptionnels qui témoignent pour leur espèce en tant que différents d’elle ».

Ses parcours intellectuels et spirituels furent incompréhensibles sous l’angle psychologique. Dans l’empreinte animée et ardente de Socrate, Marx et Jésus elle se consuma. Inspirée et aveugle, (cécité homérique) cartésienne et mystique, révolutionnaire et auto-intégriste, guerrière et pacifiste, discordante et harmonieuse dans la dissonance, « vierge rouge ». Exposée aux critiques les plus contradictoires. Un parcours de Pasionaria juvénile, de princesse et d’esclave. Son royaume ne fut pas de ce monde, malgré « l ’Enracinement » son livre testamentaire.

Evoluer entre Socrate, Marx et Jésus fit d’elle un être complexe et déchiré

" « À quatorze ans je suis tombée dans un de ces désespoirs sans fond de l’adolescence, et j’ai sérieusement songé à mourir, à cause de la médiocrité de mes facultés naturelles. (...) Je ne regrettais pas les succès extérieurs, mais de ne pouvoir espérer aucun accès à ce royaume transcendant où les hommes authentiquement grands sont seuls à entrer et où habite la vérité. J’aimais mieux mourir que de vivre sans elle. Après des mois de ténèbres intérieures, j’ai eu soudain et pour toujours la certitude que n’importe quel être humain, même si ses facultés naturelles sont presque nulles, pénètre dans ce royaume de la vérité réservé au génie, si seulement il désire la vérité et fait perpétuellement un effort d’attention pour l’atteindre.

« Depuis douze ans, je suis habitée par une douleur située autour du point central du système nerveux, du point de jonction de l’âme et du corps, qui dure à travers le sommeil et n’a jamais été suspendue une seconde. » « Pendant dix ans accompagnée d’un tel sentiment d’épuisement, que le plus souvent mes efforts d’attention et de travail intellectuel étaient à peu près aussi dépourvus d’espérance que ceux d’un condamné à mort qui doit être exécuté le lendemain ».

Ce qui signifie que pour moi, qui ai choisi la thérapie pour répondre à mes manques, j’entends ses souffrances et conçois bien la complexité de sa nature philosophique. Mélange d’ancien testament, de philosophie grecque et pour finir de mystique chrétienne. Que philouie soit antichrétien, que tu rejettes en bloc la philosophie grecque, que je trouve affligeant les pitreries islamiques, c’est l’indice que nous avons tous beaucoup de travail à accomplir pour trouver la sérénité. Nos ombres intérieures sont gigantesques.

En attendant pour revenir à Simone, j’adhère à ce pamphlet qui fit dire à un inspiré :

« Simone Weil est absolument mon genre de femme : asexuée, intello, supra sensible et intègre jusqu’à l’absurde. Un bloc de pureté épidémique hérissé de contradictions. Cohérente à mort. »

Par la même occasion Simone par sa vie me permet d’exprimer l’identité secrète de mon anima. Ce que je fis dans mon papier avec passion :

"Certains aspects de son âme expriment des couples de contraires qui semblent antagonistes et suggèrent une vision dualiste du monde, d’autres sont clairement complémentaires et font apparaître l’un des principes-clé de l’univers... l’amour. Dans une âme sereine, c’est de l’équilibre et de l’union des contraires que naît l’énergie. L’expression de l’amour est au rendez-vous. « Qui dira si le déséquilibre intellectuel, l’apathie ou le génie ne sont pas conditionnés par le choc, un beau matin, entre un rayon cosmique et telle de ces cellules cérébrales délicates et sensibles. »

La conclusion de mon papier :

Simone Weil était infiniment plus grande que sa longue silhouette. Cela se voyait trop qu’elle était grande, trop grande pour une femme, pour une philosophe de combat, pour une visionnaire, folle même, au dire du général de Gaulle, qui su plus tard s’en inspirer dans sa mystique de la France et sa vision d’un nouveau monde. Ce monde qui n’en faisait qu’à sa tête, comme elle d’ailleurs. Mais lui, le monde ne savait pas. « Je ne peux être heureuse ni manger à mon gré quand je sens que mon peuple souffre . » Par un hasard mystique, à l’âge ou son maître aimé s’éclipsa, elle eut sa mort humaine...jésus, 33 ans.

Je réponds donc en bloc à vos interventions, Gollum, Gaijin, philouie, Arnaud69, en vous remerciant d’entretenir un climat enrichissant de combat autour de sujets il me semble essentiels.


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