L’abus, c’était classiquement la diffamation et l’incitation à commettre des crimes ou des délits.
Il y a eu dérive à partir de 1972 quand on a réprimé les propos racistes (ce que les USA ne font toujours pas, et ce que déplorait le quotidien Libération), puis la contestation des chambres à gaz en 1990, puis les propos dits homophobes en 2004, et maintenant la contestation du génocide arménien.
Si la grande majorité des historiens est opposée à ces lois, c’est parce qu’ils considèrent qu’en l’occurrence il n’y a pas abus de la liberté d’expression.
Salman Rushdie a insisté il y a deux ou trois ans sur la nécessité de distinguer entre « discrimination » et « contradiction ».
Ceux qui veulent faire condamner certains propos les assimilent à une discrimination, alors qu’il s’agit d’une contradiction, de l’exercice du pluralisme. Même problème pour le futur délit d’islamophobie, qui assimilera, de façon erronée, la critique d’une religion au racisme.