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ZEN zen 17 octobre 2006 17:31

Article qui débutait bien, quand on en restait au simple constat scientifique, mais qui dérape trés vite, faute de rigueur épistémologique.

D’abord manque de conceptualisation : la distinction entre agressivité et violence n’est pas rigoureusement pensée, et l’auteur passe de l’un à l’autre sans pécaution.Amettons qu’il y ait un fond d’agressivité en tout homme. La violence ,elle, est une notion culturellement connotée,dont les formes sont multiples d’un point de vue personnel, culturel, historique.

Comme le dit Pierre Karli, professeur de neurophysiologie à Strasbourg,« la neurobiologie a renoncé à rechercher un quelconque centre ou système de neurones qui serait le générateur d’une agressivité quelconque, considérée comme la cause initiale de toute agression »( L’homme agressif -ed O Jacob).Jean-Pierre Changeux ne dit pas autre chose. Jacques Ruffié (« De la biologie à la culture ») nous met aussi en garde contre les passages illégitimes du biologique au social) Si des hypothèses peuvent être tolérées, il faut les présenter comme telles.

D’autre part,l’auteur l’évoque trop rapidement, cette agressivité s’exprime (ou non) de si nombreuses manières que l’on ne peut en faire une « essence » immuable : l’histoire(voir les travaux de Norbert Elias ), l’ethnologie et la sociologie (travaux de M.Mead, Malinowski, Levi-Stauss), la psychanalyse et la psychiatrie nous fournissent assez de données pour qu’on ne puisse établir des conclusions sérieuses sur une essence de la « violence ». Cela se vérifie aussi au niveau des études fines sur les conditions de l’éducation des jeunes enfants (voir travaux de Spitz).Il y a de telles interactions entre biologie et culture qu’on ne peut jamais les séparer abstraitement.

Ce que dit l’auteur sur les mythes et les religions, qui ne sont que des formes plus ou moins élaborées de mythes, n’a rien à voir avec la génétique, et ne relève que de la culture et de l’histoire.

Pour conclure, la violence n’est pas un « destin », s’il y a un fond irréductible d’agressivité (dont une part est vitalement nécessaire), l’éducation et les changements socio-culturels et politiques sont seuls capables de la réduire à un niveau d’expression acceptable.


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