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Taïké Eilée Taïké Eilée 31 décembre 2013 02:23

@ Buzz l’éclair :

En effet, à l’origine, la quenelle n’avait pas de connotation politique. Dans un sketch de 2005, Dieudonné fait pour la première fois ce geste, en évoquant la nageoire d’un dauphin : « Le dauphin, maintenant, quand il voit un homme, il se fout de notre gueule. Bien sûr. Parce qu’il le sait que sa nageoire il va nous la foutre jusque-là... »

Voici en vidéo l’histoire de la quenelle à travers différents spectacles de Dieudonné, entre 2005 et 2012. La quenelle (sorte de « fist-fucking ») y apparaît comme un geste d’insoumission.

Cela dit, depuis la campagne européenne de 2009, avec la liste antisioniste, le geste est susceptible de revêtir une signification politique. Dieudonné déclarait alors : « l’idée de glisser ma petite quenelle dans le fond du fion du sionisme est un projet qui me reste très cher ».

Par la suite, il n’est plus tellement possible de dissocier, chez Dieudonné, le geste « anti-système » et le geste « antisioniste », les sionistes occupant (dans son esprit) une place centrale dans le « système ». D’où l’ambiguïté qui plane toujours.

Le phénomène social de la quenelle, lui, est très récent (2013), et c’est lui qui m’intéressait dans l’article. Il a pris à un moment où la signification de la quenelle pouvait apparaître assez trouble.

C’est par rapport à cette signification politique possible (antisioniste) que le public a, le plus souvent, pris des libertés pour redonner à ce geste son sens d’insoumission au « système ». Et c’est parce que cette prise de distance a eu lieu que le geste a pu se propager à ce point.

Mon propos ne portant pas sur l’histoire de la quenelle, mais sur son appropriation récente par le public (dans le cadre d’une réflexion plus vaste sur Internet et la démocratie), j’entendais par « signification originelle » celle par rapport à laquelle le public s’était démarqué, et qui avait une connotation antisioniste.

Si je n’ai pas parlé des quenelles à connotation antisémite, c’est que, d’évidence, elles sont très minoritaires (sur les centaines ou milliers que l’on voit sur le web), et que c’est le phénomène massif qui m’intéressait ici. Le sujet est certes préoccupant, mais ce n’était pas le mien. Mon sujet était la quenelle la plus banale aujourd’hui, celle, par exemple, d’un Nicolas Anelka, d’un Gilles Lartigot (en lutte contre la malbouffe), qui poste sur Facebook « une quenelle adressée aux empoisonneurs », ou encore celle de ces jeunes qui posent aux côtés de Manuel Valls.


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