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Fanny 5 mars 2014 16:25

Votre post est intéressant car il équilibre le point de vue dominant sur ce site. Il ouvre le débat, qui n’existe plus dans notre presse, car il n’y existe plus à proprement parler de vrais journalistes.

Sur le risque de guerre, je vous rejoins. Ce risque existe néanmoins si les USA refusent le droit à l’autodétermination de la Crimée. Comme je suis un peu superstitieux, je remarque que la crise de Cuba avait été déclenchée par Kroutchev, la crise de Crimée étant le résultat d’une décision de Kroutchev …

La stratégie du « soft power » consistant à investir dans des médias d’opposition, dans des ONG bien pilotées, éventuellement dans des groupes para-militaires, et attendre une phase de protestations/manifestations/révoltes populaires pour intervenir est une réalité. Cela marche parfois, pas toujours. L’Ukraine, pays pauvre se trouvant dans la phase d’évolution « Eltsin » (corruption ...), mais avec un bon niveau d’instruction était une cible très favorable. Mme Nuland est plutôt d’accord avec moi qu’avec vous. Les hauts cris de Hillary Clinton quand la Russie a promulgué une loi imposant aux ONG de déclarer l’origine de leurs fonds va dans mon sens plutôt que le vôtre.

La comparaison avec la crise chilienne porte sur l’élimination par la force d’un responsable politique élu. Mort suspecte dans un cas, menaces de mort et révolte armée dans le centre-ville de la capitale autour des institutions du pouvoir dans l’autre : on est dans les deux cas assez loin des processus démocratiques.

A propos du « fascisme », votre développement est un peu léger, assez éloigné des faits. Des ministres du gouvernement provisoire ukrainien (Défense, Intérieur,…) sont issus ou proches de partis portant svastikas et faisant le salut nazi. Ce n’est pas anodin.

Il est évident que la Russie joue un rôle dans la crise ukrainienne pour toutes sortes de raisons. Mais je pense (avec Schröder et d’autres) que la démarche de l’UE refusant d’associer la Russie à l’élaboration d’un plan pour l’avenir du pays est une erreur criminelle, car cela ne peut conduire qu’à l’effondrement de l’Ukraine et à sa partition. Comme ces négociations UE/Ukraine sont à l’origine de la crise, il est logique d’en attribuer la responsabilité première à l’UE.

Géorgie ? L’argent est le nerf de la guerre culturelle. Bien avant l’affaire d’Ossétie, la Géorgie c’était tournée vers l’Anglais plutôt que le Russe, de même que nous ne pratiquons pour l’essentiel que l’Anglais (et un peu l’Espagnol), l’Allemand de notre voisin étant de plus en plus ignoré. Ayant travaillé longtemps dans l’industrie automobile, je parlais/lisais l’Anglais chaque jour, alors même que nos voisins allemands étaient les maîtres mondiaux de la technologie automobile. Car la France s’est globalement tournée vers le capitalisme financier américain, plutôt que l’industrialisme à l’allemande. On le paye aujourd’hui. Donc rien à voir avec la « brutalité » russe, même si elle existe par ailleurs, mais plutôt avec la force d’attraction de l’Ouest, avec le rêve américain et la puissance du dollars qui s’imprime à volonté compte tenu de son statut de monnaie de réserve.

Vos trois derniers paragraphes sont surprenants. L’extension de l’UE est une politique affirmée par l’UE, pilotée par les USA (arrimage des pays de l’Est pro USA, négociations pré-adhésion avec la Turquie déjà dans l’OTAN). Non, ça ne se fait pas tout seul, et d’ailleurs, comme contribuable, je le paye un peu de ma poche. Quant à l’avenir des relations entre Ukraine et Russie, votre propos n’est pas très clair. Vous semblez attribuer à la Russie la responsabilité de la crise actuelle et de la division de l’Ukraine qui en résulterait, division qui, comme je l’ai indiqué plus haut, serait la conséquence d’une démarche irresponsable de l’UE, consistant à éliminer la Russie d’une négociation globale sur l’avenir de l’Ukraine, avenir qui ne peut se concevoir sans la Russie, sauf à séparer l’Ukraine en deux parties et n’associer à l’UE que l’Ouest du pays.

Curieux aussi de prétendre que la Russie refuse d’évoluer alors même que c’est l’un des pays au monde qui a le plus évolué ces 20 dernières années. Enfin vous semblez attribuer à la Russie « brutale » la responsabilité de la crise actuelle en concluant que « désigner les coupables dans toutes ces histoires, c’est clairement avoir un parti pris ». Auriez-vous un parti pris ? 


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