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trevize trevize 3 avril 2014 12:32

Personnellement, je pense que nous sommes encore loin d’avoir les connaissances en génétique suffisantes pour faire des « bébés parfaits ».

Pour séquencer un génome, il faut détruire une cellule (au moins) on ne peut donc pas faire ça sur un oeuf qui vient d’être fécondé (sinon on perd la seule cellule de l’embryon...) Il faut donc attendre d’avoir un nombre suffisant de cellules. Et là, moi, ça me gênerait un peu d’amputer mon enfant ne serait-ce que d’une cellule alors qu’il n’est même pas né.
Bon, supposons maintenant qu’on sacrifie tout de même une cellule pour séquencer le génome du petit. On trouve quelques gènes à risque.
Comment on fait pour remplacer le gène qui déconne dans chacune des cellules restantes de l’embryon (sachant que pendant le séquençage, il a continué à se développer) ?
Réponse : on peut pas, on sait pas faire ça. Le jour où on saura le faire, hé bien on saura faire la même opération sur un être bien formé et né, sur monsieur tout le monde ; à ce moment là, je préfère que mon enfant se développe et naisse de manière naturelle, et si il y a un problème plus tard, on le réglera.

Autre chose : la génétique ne fait pas tout, l’environnement, les conditions de développement et de vie sont au moins aussi importantes. Et les gènes ne fonctionnent pas tous seuls, ils interagissent entre eux, ce qui fait qu’en voulant éviter une « tare » à votre enfant, il se peut que vous lui en introduisiez une autre... Comment réagiront les parents si leur enfant naît avec un problème de santé qui n’avait pas été prévu ? Comment réagiront-ils si leur enfant se révèle être un psychopathe à l’âge adulte ?

Et enfin, où se trouve la limite ? Un enfant qui risque de naître avec la mucoviscidose, si on pouvait le faire, évidemment qu’on remplacerait le gène défaillant. Mais au passage, si il y a un gène qui risque de lui donner un strabisme, on répare ? Et ainsi de suite, d’imperfection en imperfection, à la fin on a tellement tout raccommodé que finalement votre enfant ne vous ressemble même plus.

L’autre solution, plutôt que de « réparer » un embryon « défaillant » consisterait à synthétiser un « génome parfait ». Mais alors là, je trouve ça carrément monstrueux ; on ne pourrait même pas dire qui est le père et la mère de l’enfant au final. Il ne serait qu’une expérience de laboratoire.

Bref, cette science est encore beaucoup trop balbutiante pour qu’on puisse vraiment envisager ce problème.


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