Car il y a une question fondamentale : « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? »
C’est sans doute la seule question véritable, et qui rejoint directement une autre : « comment puis-je avoir conscience de cela », les deux étant reliés en fait, puisque seule la conscience permet de se la poser, et au bout du compte, ce sont deux mystères.
Plutôt que voir cela sous forme de question, je pense davantage à une prise de conscience ineffable, comme se tenir au bord d’un abîme. L’existence (au sens « tout ce qui est, n’est pas, ou pourrait être ») est un paradoxe, quelque chose d’absolument impossible. LE Mystère. Je rencontre rarement des gens qui expérimente ce vertige métaphysique. Ce n’est pas immédiat : on y pense, et au fil des secondes, on devient de plus en plus lucide, jusqu’à basculer soudain vers la pleine contemplation terrifiante, dépourvue de mots ou de concepts, de l’impossible.