Et, ceux -là
La deuxième section, l’exception française
Véritable institution depuis 1830 et unique en Europe, la deuxième
section est composée des OGX qui ne sont pas en activité tout en étant à
disposition du ministère. Initialement conçue comme un vivier de
généraux en temps de guerre, quand la France avait une armée d’appelés,
la deuxième section est aujourd’hui en sureffectif et ne correspond pas à
la taille de l’armée actuelle. Comptant 5.571 généraux fin 2007, la
deuxième section pourrait théoriquement fournir 6 armées américaines en
effectifs d’OGX. Ramené à l’échelle française c’est un vivier qui ne
correspond plus à la réalité et qui bénéficie de nombreux avantages
(tarif militaire SNCF, solde de réserve ou retraite militaire avec
abattement de 10%) de par sa disponibilité et sans aucune limite d’âge.
Avantages qui se révèlent relativement chers pour un vivier qui est très
peu utilisé et qui a coûté 3,1 millions d’euros en indemnités SNCF [2]
pour les effectifs de la deuxième section en 2008. La réforme des
retraites des OGX en 2010 a remanié les définitions légales en termes de
soldes de cette institution sans pour autant remettre en question
l’excès de personnel, que le ministère a utilisé très peu (en moyenne
100 généraux sont rappelés par an) selon les rapports législatifs de
2005 [3].
La deuxième section qui est la grande réserve des OGX est une
institution méconnue du public. Malgré un coût qui ne représente pas une
portion significative du budget de la Défense, la faible utilisation
des généraux de cette section et son absence dans l’encadrement
stratégique (Livre Blanc de 2008, Loi de Programmation Militaire
2009-2014), souligne la nécessité d’une révision des postes
d’encadrement supérieur.