Bonjour, Ronny.
Vous avez mille fois raison.
Dans l’article que j’ai mis en lien un peu plus haut en
réponse à Garance, il y a ceci :
« Enfin est venue la Coupe du
Monde 1998. Cette année-là, j’ai participé au printemps à une manifestation
organisée à Paris entre République et Bastille contre la précarité et
l’exclusion à l’appel d’une vingtaine d’associations. Nous étions moins de 8000
dans le cortège ! Comment s’en étonner alors que, depuis des mois déjà, on
ne parlait que de football dans les médias, à longueur de journée et quel que
soit le thème des émissions ? Quelques semaines plus tard, la victoire
acquise, 1 000 000 de personnes euphoriques s’agglutinaient sur les
Champs-Elysées autour de l’équipe de France pour un simple trophée sportif.
Parmi elles, des dizaines de milliers de chômeurs et d’exclus, dramatiquement
absents du défilé printanier qui avait été organisé pour leur venir en aide.
Comble de la sinistre pantalonnade qu’a été cette année 1998 : durant
l’automne, 300 000 chasseurs sont venus battre le pavé dans les rues de la
capitale pour sauvegarder leurs acquis. Parmi eux, là aussi des milliers de
chômeurs et d’exclus, beaucoup plus concernés et motivés par leur droit de tuer
que par celui de vivre décemment de leur travail !
Jamais je n’ai éprouvé un tel
écœurement pour mon pays et pour une majorité de ses habitants, capables de se
mobiliser des mois durant pour un évènement futile mais incapables de consacrer
ne serait-ce qu’une heure de leur temps à des causes sociales
essentielles : le droit au travail et à la dignité ! Imaginons un
instant ce qu’aurait pu être l’action sociale en France cette année-là si l’on
avait dédié entre le printemps et l’automne 1998 ne serait-ce qu’un quart du
temps, de l’énergie et de l’argent dépensés en marge d’une unique
compétition sportive… »
Cela rejoint, je pense, ce que vous avez exprimé.