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xav (---.---.16.25) 7 novembre 2006 15:36

@Silent Bob

Vous etes un fervent partisan de la retraite purement capitalisée...

Pour la compréhension de tous, reprenons vos calculs sans inflation.

225 euros / mois sur 40 ans à 4% / an sans impôts... C’était votre hypothèse. Bilan au bout de 40 ans : 265k€ (soit 22 ans de retrait à raison de 1000 euros/mois).

Avec la poursuite des intérêts, on porte la durée de rente à 650 mensualité de 1000 euros, soit 54 ans.

On reprend le calcul, en changeant les hypothèses. Inflation moyenne de 1,5% par an. pour un smic net de 1000 euros, on cotise 225 euros, donc je retiens 22,5% de « cotisations » mensuelles.

Dans 40 ans le smic serait alors de 1790 euros, le capital engrangé de 335k€.

Toujours en maintenant l’inflation à 1,5% et les intérêts à 4% sans impôts, en retirant un smic net par mois de ce capital, on tombe à 239 mensualités .... 20 ans avant que le capital ne soit nul.

On passe l’inflation à 2.2%. On a plus que 186 mois de visibilité... soit 15 ans et demi. Au passage avec cette inflation le smic passe à 2340 euros en 2046, et à la fin des 15 ans de rente, il vaut 3250 euros...

Un tel système ne pourrait se passer d’un ajustement en faveur des plus pauvres (qu’une partie de la capitalisation des riches servent à améliorer la durabilité de l’épargne des plus pauvres du système), sinon il ne peut garantir une retraite décente à ceux ci.

Ensuite, à supposer que nous ayons mis en place ce système, les capitaux ainsi placés serviraient à ???? Il ne faudrait tout de même pas oublier que les intérêts ne descendent pas du ciel... Le Livret A sert à financer des infrastructures, et se sont les intérêts de l’emprunt de construction qui alimentent les 2% et quelques d’intérêts de ce livret. Les livrets bancaires servent de produits d’appels pour la plupart des banques, et à alimenter les fonds d’investissements des banques (elles se rémunèrent sur les frais de services vendus et sur la différence entre les intérêts qu’elles obtiennent de placements risqués et les intérêts qu’elles doivent rembourser).

Si les banques disposent de trop d’argent à placer, que font elles ? Elles baissent le niveau de rémunération, limitent sa durée, limitent les montants utilisables pour revoir à la baisse leur prise de risque (on pourrait citer un grand livret qui fait beaucoup de pub, mais dans les petites lignes vous verrez que le taux annoncé n’est valable que sur une fraction du capital, ou d’autres produits annonçant 5% net garanti, mais en petits caractères vous aurez « moins les frais de fonctionnement, garanti en 2007 uniquement ») ou, plus courant comme démarche, elles poussent le client vers des produits dits garantis, alors qu’ils ne le sont pas (produits financiers garantissant la moyenne du CAC si il dépasse un certain niveau dans 8 ans par exemple)....

Les américains, sur ce plan, ne sont pas plus bête que les autres. S’ils ne proposent pas de système de placements retraites en intérêts fixes, c’est parce qu’ils ne peuvent pas proposer ce genre de produits : cela drainerait trop d’argent dans des comptes à revenus garantis, reportant toute la prise de risque sur les établissements financiers, qui réduiraient les taux offerts, ce qui rendraient le produit inintéressant et inefficace. Les fonds de pensions américains garantissent un certain capital à terme et partagent les risques entre la structure du fonds et l’assuré lui même qui peut voir une bonne partie de son capital réduite à peau de chagrin.

Vous me répondrez, comme vous l’aviez signalé dans un autre article, que l’immobilier propose ce genre de taux, blablabla. Sauf que si tous les futurs retraités étaient propriétaires-bailleurs qui seraient locataires ???

Conclusion, le système de capitalisation généralisée implique nécessairement une prise de risque sur la valeur de sa retraite. Et si prise de risque il y a, vous ne pouvez plus garantir « 53 ans de smic pour la retraite d’un smicard » pour tous.

Faut il amender notre système, évidement (en particulier tous nous traiter sur un pied d’égalité). Faut il introduire la capitalisation dans la retraite « d’Etat », pourquoi pas. L’Etat pourrait, par exemple, avoir obligation de « réserver » une part des cotisations pour les années futures, et puiser dans ce capital contre intérêts, et de se démerder pour équilibrer ses comptes quand même. Au lieu de vendre ses participations lucratives pour boucler les fins de mois, il pourrait les loger dans un tel système. Faut il encourager la capitalisation individuelle, évidemment, mais il faut surtout trouver un système pour ceux qui n’ont pas les marges financières de le faire « naturellement » (les bas revenus donc, parce que les riches ont une tendance naturelle à gérer leur capital).

Et ne pas oublier dans les calculs de prendre en compte la revalorisation permanente des salaires et coût de la vie. Parce qu’annoncer aujourd’hui que 1000 euros suffiront en 2040, cela me semble osé. C’est comme si vous aviez dit aux personnes touchant 3000 Frf en 80 (soit moins de 450 euros) que cela suffirait en 2020 pour vivre...


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